Introduction:
Après avoir été fortement malmenée par Napoléon lors de la campagne de 1805 (voir ici, ici et là), l’Autriche avait su remonter la pente. Ainsi, même si la campagne de 1809 finit elle aussi par une victoire française, qui est Wagram, (voir 1; 2; 3, 4 et 5), celle-ci fut acquise avec plus de difficulté. Entre temps, l’armée des Habsbourg avait opérés avec succès des changements en son sein. Un mouvement s’était amorcé, qui se confirma jusqu’à la chute de Napoléon. En 1815, Vienne est donc au faîte de sa puissance et le prince Metternich préside au destinées de l’Europe des trônes, sauvés par leur union contre la France.
Presque un demi-siècle plus tard, la donne avait été considérablement bouleversée. En cette année 1859, l’Autriche perdit une partie non négligeable de ses possessions et de son influence en Italie (détails: 1; 2;3; 4; 5; 6 et 7). Sept ans près ce revers, elle devait abandonner la Vénitie et fut chassée d’Allemagne, étrillée par la Prusse victorieuse à Sadowa (voir video ci-dessous)… Nous allons donc voir ce qui, dans l’intervalle, peut expliquer ces défaites successives.
La guerre de 1866, 1ère vidéo de la playlist:
1815-1848:
La première chose que l’on peut dire est qu’il est courant dans l’histoire, après une grande épreuve victorieuse, de « s’endormir sur ses lauriers »… Jusqu’à ce qu’une défaite nous fasse comprendre notre erreur: les exemples sont nombreux. Or, c’est bien ce qui caractérisa pour partie l’Autriche de la période envisagée. Du début de notre étude à sa mort en 1835, le pays est dirigé par le vieil empereur François Ier, vainqueur de Napoléon. Son fils Ferdinand, trop malade pour pouvoir gouverner efficacement, lui succède jusqu’en 1848. Cette période d’avant l’année révolutionnaire, le fameux « printemps des peuples » qui secoue l’Europe, est dite du Vormärz, littéralement de « l’avant-mars » (1848). Succédant aux troubles révolutionnaires et napoléoniens, elle se caractérisa dans la monarchie des Habsbourg par une immobilité quasi complète. C’était comme si le pouvoir refusait toute évolution, craignant que la moindre avancée puisse dégénérer et faire écrouler l’ensemble. Inutile de dire que dans un tel décor, l’armée pâtit de cette stagnation. Elle vécut donc sur ses acquis de la période précédente, et ceux-ci ne disparurent certes pas de suite. Ainsi elle intervint avec succès dans plusieurs opérations à l’extérieur des frontières de la monarchie danubienne, ou en Italie où elle maintient l’ordre face à l’agitation révolutionnaire (souvent aidée par d’anciens officiers français). Elle est encore commandée par quelques chefs de qualité comme le fameux maréchal Radetsky qui avait été chef d’état-major du non moins célèbre Schwarzenberg, officier bien connu des guerres napoléoniennes.
Sur ces entrefaites arrive la Révolution de 1848: l’Italie bouge à nouveau, Louis-Philippe est chassé de son trône, l’Allemagne tente de s’unifier, la Hongrie, lassée des empiétements de Vienne se soulève… Les décennies écoulées depuis 1815 sont durement ressenties face à de telles menaces: si Radetsky parvient à écraser les Piémontais avec succès, la situation devient critique sur les terres magyares (l’autre nom des Hongrois) et la cour doit même quitter Vienne elle aussi en proie aux troubles. Finalement, l’affaire n’est réglée qu’avec l’aide de l’armée russe en 1849. Le tsar Nicolas Ier, qui se veut le champion de la contre-révolution, intervient en effet en masse et tire les Habsbourg d’une situation complexe…
La marche de Radetsky, écrite par Johann Strauss père pour célébrer la victoire décrite plus haut. Elle est jouée tous les ans au concert du Nouvel-An de Vienne. Voilà l’interprétation de 2012, par un chef que j’aime beaucoup, Mariss Jansons.
Source: Bled (Jean-Paul), François-Joseph, Paris, Tempus, 2011, 853 p.
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