Souvenez-vous, les Norvégiens et leur allié Tostig avaient obtenu d’être ravitaillés par leurs ennemis vaincus. Cette opération devait se dérouler au pont de Stamford, proche de York, le 25 septembre 1066, soit quelques jours seulement après le débarquement des Scandinaves en Angleterre et leur première victoire, le 20 de ce mois.
Le roi d’Angleterre prend un pari risqué…
Pourtant, le roi d’Angleterre a été prévenu très tôt de ce mouvement ennemi et a réagi avec une grande célérité: dès qu’il apprend la nouvelle, il décide de partir de Londres pour marcher à la rencontre d’Harald avec ses meilleures troupes, les housecarls, d’origine danoise.
Ce faisant il prend des immenses risques. En effet, la société médiévale ne connaît pas la mobilisation générale de l’époque contemporaine, préparée dès le temps de paix. Or, si celle-ci est déjà difficile à mettre en place, c’est encore plus vrai dans l’Angleterre du 11e siècle. En effet, rassembler des troupes issues des domaines des vassaux est très long, et pour une durée limité et Harald n’a pas le temps de le faire. Il décide donc de s’en passer et de se contenter de recruter des hommes dans les régions qu’il traverse, à marche forcée.
Exploit pour l’époque, il franchit les quelques 300 kilomètres entre Londres et York en quelques jours seulement, puisqu’il y parvient dès le 24 septembre, la veille du « rendez-vous » pris à Stamford ! Ralliant les vaincus de Fulford, il dispose d’une armée de 7000 hommes prête à user à plein de l’effet de surprise.

La bataille vue par le XIXe siècle et le peintre Peter Nicolai Arbo. Il s’agit du moment où Harald, en bleu, est tué.
Et gagne
Ainsi, confiants, le roi de Norvège et Tostig, ignorant l’arrivée de ces troupes venues du sud, se rendent au lieu dit à l’heure dite. Ils n’ont avec eux que les deux tiers de leurs forces, environ 5000 hommes et nombre d’hommes n’ont même pas pris la peine de se vêtir de leur haubert, y compris Harald lui-même. Or, quand les Norvégiens comprennent leur erreur, il est trop tard pour faire demi-tour. Toutefois, réagissant rapidement, ils envoient une partie de leurs hommes tenir le pont, pendant que des messagers se ruent vers l’arrière pour rameuter les renforts.
Néanmoins, manquant de protection, beaucoup de Vikings se font tuer. Le roi est parmi eux, percé d’une flèche. Tostig prend le commandement et a la satisfaction de voir arriver le reste de ses troupes, qui, quoi qu’épuisées par la course, se ruent directement dans la bataille. L’équilibre entre les forces étant ainsi en partie rétablit, l’engagement reste indécis jusqu’à la nuit et un retour offensif puissant des Scandinaves et de leurs alliés menace même sérieusement un temps Harold. Au final, cela n’empêche pas la défaite finale des Vikings et, à son tour, Tostig tombe au milieu d’eux, durant les derniers combats.
Ce récit terminé, il nous restera à voir les conséquences de cette bataille.
Bibliographie consultée (qui n’a donc pas pour but d’être exhaustive):
-BOUET (Pierre), Hastings. 14 octobre 1066, Paris, Tallandier, coll. « Texto », 2014, 185 p.
Sur les Vikings, on pourra lire le classique:
-BOYER (Régis), Les Vikings, Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2015, 442 p.
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