Ma critique
Comme en 40 est une nouvelle exposition temporaire au musée de l’Armée à Paris. Courant jusqu’au 10 janvier, elle propose de revenir sur l’année 1940, de la fin de la Drôle de Guerre aux premiers combats de la France libre, en passant par les débuts de l’occupation et du régime de Vichy. Le parcours est très chronologique, même si certains espaces plus thématiques permettent de revenir sur plusieurs aspects, comme l’exode des populations fuyant devant les armées allemandes.
La muséographie retenue, un peu adaptée aux temps de pandémie que nous vivons, est très efficace, malgré quelques couloirs un peu plus vides. Pour le reste, les objets exposés sont très nombreux et bien présentés, même si certaines vitrines sont plus marquées par les reflets que d’autres. Cela conduit à peu de photos des armées autres que la française dans ma publication, mais les Belges, Allemands ou Britanniques y sont bien représentés. Ceci dit, on verra avec plaisir beaucoup d’uniformes, d’unités rarement représentées comme certaines escadrilles d’aviation, ou des troupes de la ligne Maginot des Alpes. Les officiers ne sont pas oubliés, ni les soldats allemands ou les troupes coloniales françaises. Beaucoup de vêtements et d’objets de généraux importants comme Weygand, Giraud et Georges sont présents ainsi que des effets ayant appartenu au colonel de Gaulle.
Les cartels sont clairs et bien faits et s’adressent autant au jeune public qu’aux passionnés. J’ai trouvé les salles bien équilibrées et apprécié qu’il y ait à la fois de très grands attendus (le 18 juin 1940, l’armistice…) mais aussi l’évocation de fronts encore peu abordés (l’expédition de Norvège, les touts premiers affrontements des troupes de Leclerc contre les Italiens en Afrique…). Le tout est rehaussé par la présence utile de vidéos d’époque, même si la présence du numérique aurait pu être renforcée avec plus de cartes interactives par exemple. Ces quelques réserves émises, l’exposition vaut vraiment le détour et peut être complétée par quelques salles du musée de l’ordre de la Libération consacrées à la même année. Comme il se trouve au sein des Invalides, il est simple de s’y rendre. Le seul bon côté du contexte sanitaire actuel est d’ailleurs la baisse de fréquentation; pas souhaitable en soi, elle permet tout de même d’apprécier les pièces présentées sans avoir à jouer du coude.
Le lien:
https://www.musee-armee.fr/au-programme/expositions/detail/exposition-comme-en-40.html
L’exposition du musée de l’Ordre de la Libération:
Les clichés (photos de l’auteur, 17/10/2020) :

Un char allemand panzer III. Assez léger et peu armé, il constitue l’épine dorsale des divisions blindées allemandes en 1940. C’est surtout sa concentration dans ces unités qui fait sa force.

Le char français B1-Bis. Bien mieux armé et protégé, quoique moins mobile, que le précédent. Hélas, la doctrine d’emploi n’est pas adaptée. Les blindés français sont peu regroupés en formations mécanisées, mais plutôt dispersés par « petits paquets ».

Autre vue. On voit bien l’obusier de 75 mm en casemate, et le canon antichar de 47 mm. Cet exemplaire a été construit par la firme Renault.

Manuel de défense dite « passive », soit de protection lors des attaques aériennes. Les consignes sont données en cas de bombardement. Le relais est fait auprès des élèves par de telles productions.

Blouson de skieur modèle 1940 conçu par le capitaine Marcel Pourchier, il équipa en partie les troupes envoyées en Norvège. D’abord censées venir en aide à la Finlande attaquée par l’URSS, elles furent finalement employées à « couper la route du fer » suédois à destination de l’Allemagne, via Narvik.

Mannequin représentant un officier de la 13e Demi-Brigade (soit un régiment) de la Légion Etrangère, envoyée en Norvège. La peau de mouton est caractéristique. Ma recension d’un livre sur la vie d’un officier ayant participé à cette expédition: https://www.wargamer.fr/dimitri-amilakvari-un-prince-combattant/#comment-38177

Casque Adrian modèle 1926 du général Chapoully, commandant d’une division d’infanterie Nord-Africaine. On reconnaît les deux étoiles et l’insigne caractéristique de l’Armée d’Afrique. La jugulaire en cuir tressé est aussi typique des effets des officiers, car elle n’est pas règlementaire.

Le képi du général Weygand, commandant en chef pendant les dernières semaines de combat. Il remplace un Gamelin dépassé mais ne parvient pas à rétablir la situation. Excellent livre sur la question: https://www.tallandier.com/livre/weygand/

Un membre d’équipage de chars français, à gauche et un allemand à droite. La tête de mort n’est pas celle des SS, mais des troupes montées.

Insigne du chef de bataillon d’une unité blindée. Le taureau est un symbole de puissance, de force. Michel Pastoureau en parle bien: https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/le-taureau-embleme-et-enjeu

Veston d’officier de chars de Charles de Gaulle. A voir sur la vidéo INA ci-dessous: https://www.ina.fr/video/AFE01000141

Ordre signé de la main de De Gaulle.

Silhouette typique d’un chasseur alpin italien (alpino) engagé dans les Alpes en juin 1940. Si la grande froideur a amené à porter plus d’effets en haute montagne, le mannequin rend très bien compte des moments de marche avec la façon caractéristique de porter les lunettes et le fusil.

En face, des Bataillons Alpins de Forteresse, de la ligne Maginot des Alpes. Un bon résumé: https://journals.openedition.org/rha/187

Fanion d’un groupe aérien d’observation français.

Silhouette caractéristique d’un aviateur allemand.

Silhouette caractéristique d’un aviateur français.

Maquette d’un timbre finalement non-émis. Il émane du projet avorté de l’Union franco-britannique. Porté notamment par Jean Monnet il visait à une fusion des deux pays qui aurait permis de continuer la lutte. Il s’agit d’Albert Lebrun (à droite) et de George VI à gauche.

Carte des camps de prisonniers français.

Plaques de prisonniers français.

Acte de résistance sur une affiche de propagande allemande. Pour en savoir plus: https://histoire-image.org/fr/etudes/propagande-allemande

Mannequin représentant un tirailleur sénégalais, d’un régiment s’étant battu à Koufra, action d’éclat de la France libre. L’équipement est de millésimes remontant à la Première Guerre mondiale et avant.

Appareil photo utilisé lors de la reconnaissance aérienne de l’oasis de Koufra.
Merci pour cet article intéressant
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Merci à vous !
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Excellent article, comme toujours!
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