La mise en état de défense de Rome
Après un premier échec devant Rome, les troupes françaises ayant été accueillies par des tirs hostiles et ayant dû retraiter, et l’intervention de Louis-Napoléon Bonaparte, les forces républicaines mettent la ville en état de défense. Elles disposent de 18.000 hommes dans tout le territoire pontifical à défendre, qui excède Rome et est menacé par deux autres puissances voulant rétablir le pape : l’Autriche et le Royaume de Naples. Il s’agit d’une position assez défavorable.
Mazzini lève donc des volontaires et rappelle une partie troupes déjà disponibles au-dehors de Rome dans la capitale, notamment les hommes de Garibaldi. Ces derniers s’installent sur la stratégique colline du Janicule (au sud-ouest), dont la position commande une entrée possible de la ville et dont la possession autoriserait les Français à y installer des canons pour bombarder la cité. Les chefs républicains savent que la place est difficile à défendre. S’ils ont décidé d’y concentrer leurs efforts, ils ne disposent que d’environ 8000 hommes. De plus, les murailles antiques (le mur d’Aurélien) sont en très mauvais état et les troupes à leur disposition ne s’entendent pas forcément entre elles. Les bouillants garibaldiens, vétérans de plusieurs combats, côtoient de fraîches recrues du Latium et d’anciens soldats du pape. Les chefs ont de forts caractères qui, à plusieurs reprises s’opposent. En face, les soldats français sont professionnels et la chaîne hiérarchique est plus stricte.

Les premiers affrontements
Mazzini et son gouvernement sont toutefois très actifs pour compenser leurs faiblesses. Ils refusent de rester collés aux murs et décident de jouer la carte de la mobilité, notamment en envoyant des unités harceler et diviser les troupes françaises. Cette stratégie est d’ailleurs payée de succès. Les premiers affrontements tournent à l’avantage des patriotes italiens. Si Oudinot, le commandant français, a mis en place un réseau de renseignement efficace et qu’il connaît plutôt bien la physionomie des défenses romaines, il est trompé par ses informateurs : il croit qu’au premier coup de feu, il sera accueilli en libérateur. En fait, malgré leurs divisions, ses adversaires veulent se battre.
Il met en marche ses hommes dans la nuit du 29 au 30 avril. Comme quelques semaines plus tôt, la croyance en une promenade militaire s’avère fausse : attaquant les murs du Vatican à l’ouest de la ville avec 5500 hommes le 30 avril 1849, il est repoussé. Les Républicains ne se sont pas égaillés et lui ont opposé un feu efficace. Heureusement pour lui, il n’est pas poursuivi dans sa retraite par les Romains, qui sont en désaccord à ce sujet et doivent aussi faire face aux Autrichiens au Nord et aux Napolitains au sud. Cette situation délicate pour eux lui permet de gagner un temps précieux pour se réorganiser et prévoir un véritable siège de la ville.
Bibliographie indicative :
-MILZA (Pierre), Garibaldi, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », 2014, 731 p.
-PECOUT (Gilles), Naissance de l’Italie contemporaine. 1770-1922, Paris, Armand Colin, 2004, 407 p.
-VILLARI (Lucio), Bella e perduta. L’Italia del Risorgimento, Roma-Bari, Laterza, 2009, 345 p.