Musée d’histoire militaire de Tournai
Méconnu, mais très très riche, voici quelques photos du musée d’histoire militaire de Tournai. Il présente l’histoire de la ville, vue sous l’aspect militaire, depuis le Moyen-Age à 1945. Celle-ci a en effet connu énormément de sièges, combats, dont certains menés par les armées de Louis XIV, celles de la Révolution… Bien sûr, les guerres mondiales occupent une part importante des collections, bien mises en valeur et comportant des objets assez rares des armées belge comme étrangères. Vous aurez là un aperçu ! Photos de l’auteur.
La fiche du musée:
https://www.tournai.be/decouvrir-tournai/musees/musee-d-histoire-militaire.html

Mortier français de 15 pouces (406 mm) fondu à Douai en 1684. Il équipait la place au moment du siège de 1709, qui fut particulièrement âpre. A l’époque le Tournaisis était français et Vauban avait fortifié la ville, comme tant d’autres. Photo de l’auteur.

Canon de campagne de 60mm allemand, 1875. Hélas il n’est pas précisé comment il est arrivé dans le musée. Peut-être un achat de l’armée à l’époque… C’était courant, pour tester le matériel des autres puissances. Ainsi la France du Second Empire avait acquis des pièces de chez Krupp. Photo de l’auteur.

Très célèbre pistolet belge browning mle 1900 (fabriquer sous licence est courant à l’époque). Fabrication FN (Fabrique Nationale) Herstal. C’est un pistolet de cette manufacture qui a été utilisé par Prinzip pour tuer François-Ferdinand en 1900. Photo de l’auteur.

Boussole de l’armée belge, deuxième moitié du XIXe siècle. Photo de l’auteur.

Buste du roi Albert Ier, connu pour son attitude pendant la Première Guerre mondiale. Mais qu’il ne faut pas surestimer. Lire Jean-Claude Delhez à ce sujet ! Photo de l’auteur.

Chansonnier bilingue, début du XXe siècle, armée belge. Photo de l’auteur.

Plusieurs vitrines comme celles-ci évoquent l’armée belge à Tournai durant l’entre-deux-guerres. Hélas, le reflet de la vitrine se voit. Photo de l’auteur.

L’un des nombreux objets des Belges libres du musée. Ici, des documents administratifs. Photo de l’auteur.

Mitrailleuse française « MAC » 31. Pour en savoir plus: https://antredustratege.com/2013/11/30/les-armes-du-soldat-francais-en-1940-les-mitrailleuses/ Photo de l’auteur.

Mitrailleur belge en 1917-18. Son uniforme est national, même si des objets et armes étrangers (britanniques notamment, et français) furent utilisés. Comme là la mitrailleuse Hotchkiss mle 1914. Pour en savoir plus sur celle-ci: https://antredustratege.com/2013/11/30/les-armes-du-soldat-francais-en-1940-les-mitrailleuses/ Photo de l’auteur

Lances de cavalerie belge, en bambou, 2e moitié du XIXe siècle à 1914. Inutile de rappeler que l’utilité d’une telle arme, encore utilisée par les Uhlans allemands notamment, était assez douteuse au début de la Première Guerre mondiale. Photo de l’auteur.

Voilà un exemple de cavalier belge, là un homme du 3e lanciers, période 1863-1914.
Autres articles sur la Belgique militaire:
https://antredustratege.com/2014/11/12/histoire-militaire-a-bruxelles-dernier-article/
https://antredustratege.com/2015/02/21/le-patrimoine-militaire-de-huy-province-de-liege/
https://antredustratege.com/2013/08/20/bref-apercu-du-patrimoine-militaire-de-liege/
https://antredustratege.com/2015/08/15/le-fort-de-huy-belgique/
https://antredustratege.com/2014/04/20/la-citadelle-de-namur/
Liens:
La page Facebook du site : ici . Déjà 343 abonnés !
Mes vidéos d’histoire sur Youtube: La chaîne . Déjà 1312 abonnés !
Mes articles pour la Gazette du wargamer : Là.
La page Tipeee : https://www.tipeee.com/antre-du-stratege
La guerre de Pontiac: IV) Les conséquences
Si le conflit semble limité dans ses moyens, si les événements paraissent de peu d’envergure historique, surtout par rapport à la grande conflagration qu’est la guerre de Sept Ans, on va pourtant voir que ses conséquences sont très importantes pour la suite de l’histoire du continent américain.
La guerre d’indépendance américaine en germe
En effet, on a expliqué que les Britanniques ne sont pas parvenus à écraser les différentes tribus indiennes menées par Pontiac et, même si le conflit s’est terminé par une sorte de statu quo, le roi George III va prendre une décision capitale, et ce dès 1763. Il est ainsi décidé que, au vu de la résistance indienne, les terres situées à l’ouest des montagnes de Appalaches soient réservées pour l’avenir aux Amérindiens, avec interdiction pour les colons d’y prendre possession de terres. Le texte de l’époque, nommé Proclamation de 1763, est très clair à ce sujet et Edmond Dziembowski (voir bibliographie) dit clairement qu’il est prévu pour « endiguer l’élan panindien initié par Pontiac et Neolin [autre personnage d’importance, un prédicateur] »
En fait, plus que de l’indianophilie, c’est une réaction pragmatique bien britannique, mais qui génère un immense sentiment de frustration parmi les habitants des Treize colonies, qui ont participé à la guerre de Sept Ans et au récent conflit contre Pontiac. Alors qu’ils ont soif de terres, cette limitation de leurs appétits conquérants et colonisateurs va grandement contribuer à les détacher de leur métropole. Si l’on ne tient pas là toute l’explication du déclenchement de la guerre d’indépendance américaine, c’est néanmoins une puissante clé de compréhension des mécanismes qui se mettent en place après 1763 et vont aboutir à la déclaration d’indépendance de 1776.

L’expédition de Lewis et Clarke telle que peinte par Russell en 1905. Photo hébergée sur : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e0/Lewis_and_clark-expedition.jpg?uselang=fr
Une persistance des liens franco-indiens
Malgré tout ce que j’ai dit sur les relations entre les Français et les Amérindiens, ce conflit montre tout de même une persistance réelle des liens entre les deux communautés. On a vu que les seconds faisaient appel aux premiers plusieurs fois au cours de la guerre de Pontiac, et que certaines scènes avait généré une émotion importante. En Basse-Louisiane, certaines communautés indiennes se posent d’ailleurs les mêmes questions et se demandent si les Français qui partent ne sont pas préférables aux Espagnols qui arrivent. Pontiac lui-même, lorsqu’il se rend dans la petite ville de Saint-Louis, fondée par les Français, en 1769, est vêtu d’un uniforme qui lui a été précédemment donné par Montcalm lui-même ! C’est d’ailleurs peu de temps après qu’un autre Indien l’assassine, sans doute pour une histoire de vengeance.
Au-delà de l’anecdote, bon nombre de communautés indiennes conservent un caractère francophone pendant longtemps, car les liens de métissage ont été réels entre les deux communautés. Les Etats-Unis naissants ne peuvent se passer des trappeurs franco-indiens qui connaissent l’Ouest, et ce jusque dans les années 1830-1840. La fameuse expédition de Lewis et Clark recourt justement à des interprètes et trappeurs issus de leurs rangs. Encore aujourd’hui, un nombre important de communautés indiennes ont des noms à consonance française et utilisent des mots et expressions venus tout droit de la langue de Molière.
Bibliographie sélective (sans but d’exhaustivité):
-DZIEMBOWSKI (Edmond), La guerre de Sept Ans. 1756-1763, Paris, Perrin, coll. « Pour l’histoire », 2015, 670 p.
-HAVARD (Gilles) et VIDAL (Cécile), Histoire de l’Amérique française, Paris, Flammarion, coll. « Champs histoire », 2014, 863 p.
Sur les ressorts qui amènent à la déclaration d’indépendance de 1776, voir :
-COTTRET (Bernard), La Révolution américaine. La quête du bonheur, Paris, Perrin, 2003, 528 p. (une réédition en poche chez Tempus existe).
Liens:
La page Facebook du site : ici . Déjà 332 abonnés!
Mes vidéos d’histoire sur youtube: La chaîne . Déjà 1264 abonnés!
Mes articles pour la Gazette du wargamer : Là.
La page Tipeee : https://www.tipeee.com/antre-du-stratege
La guerre de Pontiac: III) Vers la fin du conflit
Combats indécis
Je le disais en conclusion la fois précédente : la guerre tourne vite à l’impasse. Le territoire considéré est immense, encore mal maîtrisé par les Britanniques. Ces derniers doivent reconfigurer leur dispositif et envoyer leurs troupes loin de leurs bases, à une époque où les communications ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui. De leur côté, les Indiens manquent de moyens et ne parviennent pas à entraîner les Français, fraîchement défaits par le traité de Paris, dans la guerre. Pour autant, les combats se poursuivent.
Ainsi, au cours de l’année 1765, les « tuniques rouges » s’efforcent de déployer des troupes depuis la Louisiane, afin qu’elles remontent vers le Nord, et montrent une présence effective sur les terres qui s’étendent entre celle-ci et le Canada. Rappelons encore une fois que la Louisiane française est bien plus grande que l’Etat du même nom actuel. Or, cette opération est en partie un succès, car les forces royales parviennent notamment à s’emparer de l’important fort de Chartres, en février de cette année… Avant de subir un revers en avril, où Pontiac les presse durement et parvient même à faire fuir le lieutenant Fraser et ses troupes, venues de Pittsburgh.

Le fort de Chartres, qui a été réutilisé par les Britanniques. Photo trouvée sur: http://www.ameriquefrancaise.org/media-6930/fort_chartres_1.jpg
La guerre cesse
En fait, aucun camp ne parvient à réellement s’imposer et l’emporter sur son adversaire. Les Indiens espèrent encore que la France retrouve sa place dans la région, et vienne à leur secours : je vous renvoie au premier article pour ce qui est de la complexe relation franco-indienne. Ce n’est pas du tout le plan des autorités françaises, durement frappées par la guerre de Sept ans et liées par le traité de Paris. Plusieurs appels sont ainsi repoussés sur place, non sans émotion comme on l’a vu précédemment.
Ainsi, la lassitude finit par gagner les tribus indiennes, qui ne voient plus de produits européens leur parvenir à cause de l’état de guerre, et ont le sentiment de lutter seules, sans plus trop savoir pourquoi. Voilà pourquoi les britanniques acceptent de mener une série de pourparlers, pour sortir d’une lutte peu claire et indécise. Ceux-ci ont lieu fin août-début septembre 1765 et parviennent à une fin de la « guerre de Pontiac », débutée deux ans plus tôt.
On en verra les conséquences dans un dernier article, plus importantes qu’on ne le pense.
Bibliographie sélective (sans but d’exhaustivité):
-DZIEMBOWSKI (Edmond), La guerre de Sept Ans. 1756-1763, Paris, Perrin, coll. « Pour l’histoire », 2015, 670 p.
-HAVARD (Gilles) et VIDAL (Cécile), Histoire de l’Amérique française, Paris, Flammarion, coll. « Champs histoire », 2014, 863 p.
Le site du fort de Chartres, avec de nombreuses photos:
Liens:
La page Facebook du site : ici . Déjà 330 abonnés!
Mes vidéos d’histoire sur youtube: La chaîne . Déjà 1249 abonnés!
Mes articles pour la Gazette du wargamer : Là.
La page Tipeee : https://www.tipeee.com/antre-du-stratege
La guerre de Pontiac: II) Déclenchement et premiers affrontements
Je l’ai dit précédemment: les forces de sa gracieuse majesté parviennent mal à occuper les immenses territoires dont elles ont à présent la charge et qui couvrent une large partie des actuels Etats-Unis et Canada. De plus, les Amérindiens n’avaient pas réellement été vaincus durant la guerre de Sept Ans, et on a vu qu’ils voyaient la présence française qui venait de prendre fin comme préférable à la nouvelle.
Pontiac et ses hommes
Celui qui va mener la révolte est donc le chef Pontiac, dont on sait finalement assez peu de choses. Il vient de la tribus des Outaouais, qui est à l’époque de la région de Détroit, ville fondée par le Français Cadillac. Il fédère autour de lui de nombreuses tribus de mécontents, dont les Hurons, Shawnees et Delawares pour ne citer que les plus connues. Ils forment une confédération qui passe rapidement à l’action après la nouvelle de la signature du traité de Paris, en 1763. Ainsi, la région au sens large, reste en guerre, du Mississippi à la frontière avec l’ancien Canada français.
Or, la menace qu’ils font peser sur les possessions de la Grande-Bretagne sont loin d’être minces. En quelques semaines, ils parviennent ainsi à s’emparer de nombreux forts de la région de Détroit et de la vallée de l’Ohio, dont Pittsburgh, nommé ainsi en raison de l’homme d’Etat William Pitt. De plus, les Indiens, comme pendant la guerre de Sept Ans, lancent des raids dans les treize colonies limitrophes, et parviennent jusque dans les campagnes de Virginie et du Maryland, soit loin au sud. Ils réussissent à déjouer la surveillance ennemie et s’infiltrer dans leurs lignes.
Les colons sont évidemment horrifiés, et le commandement britannique en vient même à penser que les Français sont derrière toute cette histoire, alors qu’ils auraient été bien en peine d’organiser quoi que ce soit vu l’état de leurs armées, et après la terrible humiliation qu’est le traité de 1763. Pourtant, on va voir plus bas qu’ils jouent un rôle dans cette guerre.
Et les Français dans tout cela ?
En effet, ledit traité vient à l’époque seulement d’être signé et étant donné les distances et les moyens de communications de l’époque… Tous les Français ne sont pas encore partis des terres qu’ils viennent de perdre. Sans compter les colons qui vont rester (certains aidèrent les Indiens d’ailleurs) et dont les descendants habitent toujours au Québec par exemple, ils reste à l’époque des militaires et des administrateurs qui attendent leur retour en métropole et d’être relevés par les vainqueurs.
Or, c’est notamment le cas en Louisiane, colonie qui correspond à un tiers des Etats-Unis actuels, où les autorités britanniques (puis espagnoles, la colonie étant cédée à Madrid, on l’a vu) n’ont pas encore pris possession de tous les forts et postes. Là, quelle n’est pas la surprise d’un Neyon de Villiers, commandant du fort de Chartres (Illinois)… De voir les Indiens l’exhorter de reprendre la lutte à leurs côtés, et même Pontiac de venir lui-même lui demander une telle action. D’ailleurs, au cours de cette guerre, les Amérindiens utilisent même à plusieurs reprises de vieux drapeaux à fleurs de lys durant les combats !
Ce n’est là qu’un exemple, mais il y en eut d’autres de ce style, qui illustre la complexité des rapports franco-indiens, et de ce conflit en général. Là, Neyon de Villiers, quoique fortement marqué par ces évènements, ne souscrit pas à la demande du chef indien, car ses ordres le lui interdisent formellement. Il doit respecter les termes du traité de Paris. On va le voir ensuite, la guerre s’inscrit peu à peu dans l’impasse.
Bibliographie sélective (sans but d’exhaustivité):
-DZIEMBOWSKI (Edmond), La guerre de Sept Ans. 1756-1763, Paris, Perrin, coll. « Pour l’histoire », 2015, 670 p.
-HAVARD (Gilles) et VIDAL (Cécile), Histoire de l’Amérique française, Paris, Flammarion, coll. « Champs histoire », 2014, 863 p.
Liens:
La page Facebook du site : ici . Déjà 327 abonnés!
Mes vidéos d’histoire sur youtube: La chaîne . Déjà 1225 abonnés!
Mes articles pour la Gazette du wargamer : Là.
La page Tipeee : https://www.tipeee.com/antre-du-stratege
La guerre de Pontiac: I) Introduction
Le conflit dont je vais vous parler à présent est l’un des nombreux affrontements qui survinrent entre les Européens et les Amérindiens, entre leur arrivée en Amérique et les derniers raids apaches au début du 20e siècle. Il opposa de nombreuses tribus indiennes conduites par un chef énergique nommé Pontiac aux forces royales britanniques et colons anglo-saxons, et dura deux ans. Née des conséquences de la guerre de Sept Ans (1756-1763), cette guerre fut difficile pour les deux parties et, on le verra, a une certaine importance pour l’histoire de l’Amérique du Nord et des futurs Etats-Unis.
Dans le sillage du traité de Paris
Je viens de le dire, la guerre de Pontiac résulte de la guerre de Sept Ans, funeste pour la France. Après des débuts prometteurs, celle-ci voit finalement la balance pencher du côté de ses ennemis. Sur le continent européen, la coordination avec l’allié autrichien contre les forces britanniques et prussiennes (notamment) de Frédéric II est mauvaise. De plus, en Amérique, les troupes de Louis XV sont peu nombreuses, dispersées sur un immense territoire, minées par une querelle de commandement entre le gouverneur de la Nouvelle-France Vaudreuil et l’officier envoyé de métropole, le fameux Montcalm, assez ombrageux et peu au fait des réalités américaines. Enfin, la marine n’est plus celle du roi-soleil et ne parvient pas à vaincre la Royal Navy qui étouffe la colonie.
Le résultat est connu: le traité de Paris est catastrophique pour la France, qui abandonne l’Inde sauf cinq comptoirs, et toutes ses possessions sur le continent américain, à l’exception des îles des Antilles et de Saint-Pierre et Miquelon… Alors que la faible Louisiane, mal mise en valeur, est cédée à l’Espagne pour prix de sa participation, infructueuse d’ailleurs, à la guerre aux côtés de Versailles. Ainsi, Londres paraît triompher: les 13 colonies sont libérées de la pression française dont les territoires, certes peu peuplés, allaient en arc-de-cercle du Saint-Laurent au Mississippi, les postes de traite de la fourrure tombent entre ses mains, la marine française est écrasée etc.
Toutefois, les historiens ont bien montré que cette victoire portait dans ses flancs le déclenchement de la guerre d’indépendance américaine, ce qui n’est pas notre sujet, mais aussi de nouvelles tensions avec les Amérindiens, ce que je vais évoquer.

Eau-forte de Chevillet de 1783 montrant la mort de Montcalm à Québec. © Photo RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Droits réservés https://www.histoire-image.org/etudes/marquis-montcalm-heros-guerre-sept-ans
Français et Amérindiens
En effet, sans faire d’hagiographie, il est certain que la colonisation française s’est toujours appuyée sur une alliance étroite avec les tribus indiennes. Essentiellement car le peuplement d’origine européenne n’a jamais été fort en Nouvelle-France, contrairement aux treize colonies, où les violences contre les Indiens ont été plus grandes. La France avait un intérêt certain à ménager les habitants originels du continent, et ceux-ci à faire de même, pour limiter les effets de l’arrivée massive des Européens dans les treize colonies, où ils se sentirent vite trop nombreux pour la terre disponible, et cherchèrent à s’étendre. Cette histoire franco-indienne reste émaillée de conflits sanglants et de duperies, mais aussi d’échanges culturels réels (symbolisés par les coureurs des bois par exemple), et de vraies réussites militaires. Je vous renvoie à la bibliographie pour en savoir plus.
Au final, si les anglo-saxons ont emporté l’alliance de plusieurs tribus, notamment avec leurs victoires militaires qui les détournèrent in fine du camp français… Le départ des fleurs de lys ravive des tensions et une forme de regret de la présence française, en partie fantasmée, naquit. Ainsi, les « tuniques rouges » ont du mal à s’approprier l’immense espace dont elles se sont rendues maîtres durant la guerre, et les premiers accrochages avec les tribus éclatent vite, débouchant sur une guerre généralisée: la guerre de Pontiac.
Bibliographie sélective (sans but d’exhaustivité):
-DZIEMBOWSKI (Edmond), La guerre de Sept Ans. 1756-1763, Paris, Perrin, coll. « Pour l’histoire », 2015, 670 p.
-HAVARD (Gilles) et VIDAL (Cécile), Histoire de l’Amérique française, Paris, Flammarion, coll. « Champs histoire », 2014, 863 p.
Liens:
La page Facebook du site : ici . Déjà 324 abonnés!
Mes vidéos d’histoire sur youtube: La chaîne . Déjà 1225 abonnés!
Mes articles pour la Gazette du wargamer : Là.
La page Tipeee : https://www.tipeee.com/antre-du-stratege
Les débarquements français en Irlande III) 1690: poursuivre la tentative de 1689
Nous en étions restés à ce moment où Louis XIV décide d’envoyer d’importants renforts en Irlande. Les troupes fidèles au Stuart piétinent face à la résistance de l’Ulster, où les partisans de Guillaume d’Orange sont plus nombreux, Guillaume qui a aussi envoyé des soldats en nombre dans l’Ile verte.
Une vraie expédition
Que veut dire l’expression « renforts substantiels » que je citais en introduction ? Rien de moins que près de 7000 hommes et 400 officiers, dont une soixantaine d’artillerie, débarqués en mars 1690… Nous sommes loin des conseillers de l’an passé. C’est sans doute la force française la plus importante qui ait débarqué pour des opérations militaires dans les îles britanniques… Toutefois, leur chef, le comte de Lauzun, n’est guère un brillant stratège et cette arrivée de Français correspond à un échange de troupes décidé par les dirigeants….
En effet, plusieurs régiments irlandais prennent leur place dans les navires de la flotte du roi-soleil pour aller combattre sur le continent. C’est l’origine d’un noyau de troupes irlandaises dont les successeurs combattront jusqu’à la Révolution, voire au-delà (exemple en 1870 dans la Revue historique des armées citée en bibliographie). Au final, rien n’était acquis pour Jacques II.

Benjamin west représente ici Guillaume III à la bataille de la Boyne. Le tableau est de 1781.
La bataille décisive de la Boyne
A partir de là, les évènements s’accélèrent. Guillaume d’Orange lui-même se met à la tête de ses troupes, et marche vers l’armée franco-irlandaise de Jacques II. A l’été, les deux forces se font face, pour ce que tous ressentent comme un combat décisif. Le roi Guillaume dispose de 36.000 hommes bien entraînés face aux 25.000 partisans du Stuart. L’affrontement a lieu de long des rives de la rivière Boyne, au nord de Dublin, le 1er juillet 1690 (selon le calendrier julien de l’époque).
Or, c’est une terrible défaite pour les Jacobites, le nom qu’on donne aux partisans des Stuart (Jacques devenant « Jacobus » en latin). Malgré une défense coriace de la cavalerie irlandaise, les régiments obéissant à la maison d’Orange parviennent à passer en force la rivière, et fondent sur les troupes de Jacques, mal positionnées. Les troupes françaises se comportent admirablement, protégeant la déroute du reste de l’armée, mais ne pouvant changer le résultat final.
Les conséquences
Cette bataille décisive marque un premier échec Stuart de reprise du trône. Le roi parvient à s’enfuir en France depuis Kinsale, et sa famille va installer sa cour pour de nombreuses années à Saint-Germain-en-Laye. Les troupes françaises, elles, rembarquent depuis Galway et retournent en France. Si elles se sont bien comportées au combat, il ne faut pas croire à une idylle en Irlande. Les hommes de Louis XIV ont souvent été méprisants, trouvant les Irlandais pauvres et frustes, et ceux-ci n’ont pas apprécié certaines de leurs manières… Ni le fait que Jacques les écoute plus qu’eux-mêmes.
Toutefois, on a vu que nombre d’Irlandais passèrent en France où ils allaient se couvrir de gloire pendant des décennies, combattant notamment à Malplaquet en 1709, d’autres dans la marine, comme la famille Mac Nemara. D’importants liens franco-irlandais se nouent à l’époque.
Bibliographie sélective (sans but d’exhaustivité):
-JOANNON (Pierre), Histoire de l’Irlande et des Irlandais, Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2009, 832 p.
-« France-Irlande », Revue historique des armées n° 253, 2008. Voir notamment cet article :
Évocation des Irlandais dans la marine française:
-VERGE-FRANCESCHI (Michel), La marine française au XVIIIe siècle : guerres, administration, exploration, Paris, SEDES, 1996, 451 p.
Liens:
La page Facebook du site : ici . Déjà 314 abonnés!
Mes vidéos d’histoire sur youtube: La chaîne . Déjà 1174 abonnés!
Mes articles pour la Gazette du wargamer : Là.
La page Tipeee : https://www.tipeee.com/antre-du-stratege
Le test d’Europa Universalis IV: The Cossacks
En cette fin d’année, avant de vous retrouver en 2016, une dernière publication. Vous pouvez donc retrouver mon dernier article pour la Gazette du wargamer, consacré à l’extension The Cossacks pour l’excellent Europa Universalis IV . Entre histoire et jeux vidéo, j’essaie encore une fois de voir la manière dont les réalités historiques sont rendues dans le titre. Cette fois, il s’agit notamment des fameux cosaques.
Le test:
Tableau bien connu de Répine sur les cosaques qui envoient une réponse au sultan turc, sultan leur ayant demandé de se soumettre. Loin d’être illettrés , ils lui envoyèrent… Une bordée d’insultes. C’était sous l’otaman Sirko.
Sur le sujet, on pourra lire le clair et synthétique (ainsi que bien illustré):
-LEBEDYNSKY (Iaroslav), Les cosaques. Une société guerrière entre libertés et pouvoirs, Paris, Errance, coll. « Civilisations et cultures », 2004, 249 p.
La page FB du site (pour être tenu automatiquement au courant des publications): ici . Déjà 226 abonnés!
Mes vidéos d’histoire sur youtube: La chaîne . Déjà 836 abonnés!
Mes articles pour la Gazette du wargamer : Là.
La page Tipeee : https://www.tipeee.com/antre-du-stratege