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Les premiers « demi-solde » et les officiers hostiles à Napoléon: III) 1803-1805, fin (temporaire) des oppositions

Une persistance des idées républicaines…

Nous avions terminé sur ce point précis la fois précédente: des officiers comme le futur maréchal Bernadotte symbolisent la persistance des idées républicaines au sein de l’armée alors même que l’Empire va être proclamé (1804). En fait, si la constitution de celui-ci affirme que « le gouvernement de la République est confié à un empereur », beaucoup ne sont pas dupes. 

Ainsi, dès 1802 (donc sous le Consulat), la police trouve des pamphlets, des textes clairement opposés à Napoléon comme un extrait de l’un d’eux le prouve: « Un tyran s’est emparé du pouvoir; et ce tyran quel est-il ? C’est Bonaparte! « . Ce genre de papiers est distribué dans les garnisons, les cercles d’officiers, jusqu’en Belgique (alors française), espérant soulever l’armée contre le chef de l’état.

C’était sans compter sur l’appareil policier mis peu à peu en place par le célèbre Fouché, et qui brise le réseau, alors que les responsables sont punis et/ou mutés. Toutefois, on épargne Bernadotte qui finit sa carrière… Comme roi de Suède !

La conspiration de Malet. Image trouvée sur : jaimeleshistoiresdelhistoire .

… Qui est symbolisée par quelques individus. 

A part Bernadotte déjà cité, quelques officiers bien connus symbolisent cette opposition et beaucoup croient en ces figures pour rassembler l’opposition à Napoléon. On retrouve Moreau (cf. article s précédents), mais aussi Augereau et Masséna, futurs maréchaux du Premier Empire. En fait, le premier est exilé (ce qui suscite quelques réactions hostiles, et des appels à la révolte clairs et précis), et on vient de dire ce qu’il advient des deux autres.

Encore en 1804-1805, des écrits de Moreau circulent sous le manteau en France et plusieurs officiers, sous-officiers et soldats sont arrêtés tout au long de l’Empire pour des propos séditieux et parfois carrément violents sur Napoléon. Peu à peu, avec le démantèlement progressif des réseaux d’opposants et les ralliements plus ou moins sincères, la situation se calme…

Mais il ne faut pas oublier le caractère fictif et intéressé de certains d’entre eux (qui va peser en 1814 dans la première abdication), ni le fait que des complots très graves éclatent encore par la suite: on pense tous au coup d’Etat de Malet en 1812, en pleine campagne de Russie. Or, l’homme avait été partie prenante d’autres conspirations bien avant cet évènement. 

Bibliographie:

-PETITEAU (Nathalie), Les Français et l’Empire (1799-1815), Paris, Editions Universitaires d’Avignon, 2008, 278 p.

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Mon article dans le 2e guerre mondiale d’avril-mai sur l’armée belge -en kiosque le 8: page 56-68.

Les premiers « demi-solde » et les officiers hostiles à Napoléon: II) 1802-1803, entre complots et mécontentement

Suivant ce que l’on a dit la fois précédente, on constate que le caractère hostile à Napoléon d’une partie de l’armée ne disparaît pas après les premières « purges » que l’on a évoquées.

Un discours non dissimulé…

En fait, au cours de ces années, certains n’hésitent pas à afficher leur mécontentement jusque sur la place publique, et notamment les débits de boisson. Ainsi, des officiers de l’armée du Rhin se plaignent de leur sort. Leur cas est intéressant: ils reprochent à Napoléon d’avoir favorisé l’armée d’Italie qu’il commandait, et notablement dans la campagne de 1800… Là où la leur s’est pourtant elle aussi couverte de gloire à Hohenlinden (décembre 1800), bataille dont le retentissement vaut au moins celui de Marengo (juin 1800).

Ils accusent le Premier Consul de les tenir à l’écart de la gloire militaire du pays au prétexte qu’il a eu des différents avec leur chef, le général Moreau, rival dont on a parlé précédemment. 

Bataille de Hohenliden, par Schopin.

Qui débouche sur des affaires précises : 

Ces protestations publiques ont un certain écho, en témoignent nombre « d’affaires » décelées puis démantelées par la police, qui déniche efficacement les opposants… A l’exemple des officiers réformés (cf chapitre précédent), qui se réunissent au jardin du Luxembourg. D’autres, dans ces cercles privés, à Paris et en banlieue, ont des discours assez violents et vont jusqu’à parler d’abattre Napoléon. Pourtant, aucun de ces groupes de militaires n’est bien organisé ni ne menace sérieusement le régime et l’homme qui l’incarne. 

D’ailleurs, le pouvoir se contente d’envoyer les personnes incriminées en résidence surveillée ou se battre à Saint-Domingue (aujourd’hui Haiti), colonie en pleine révolte. Un seul a vraiment d’écho: le futur maréchal et roi de Suède, Bernadotte, resté républicain. Nous verrons la prochaine fois qu’il symbolise toute une frange de l’armée demeurée jacobine.

Bibliographie:

-PETITEAU (Nathalie), Les Français et l’Empire (1799-1815), Paris, Editions Universitaires d’Avignon, 2008, 278 p.

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