Le combat naval de Cherbourg (1864) I) Introduction
Chose promise, chose due: je vais un peu parler de la guerre de Sécession, grande absente de ce site jusque-là… Comme vous le savez, j’aime également m’attacher à des aspects moins connus des conflits, et c’est pourquoi je vous propose d’aborder son volet naval.
La guerre de Sécession se livre aussi sur les flots
C’est certes une composante moins « vendeuse » que Gettysburg ou les exploits de Grant, mais il n’en reste pas moins que la guerre civile américaine se livra aussi sur mer, et ce de plusieurs façons. La première, ce sont les opérations proches des côtes américaines: l’Union (le Nord) a la supériorité navale durant tout le conflit et utilise sa flotte pour bloquer les littoraux adverses, ainsi que faire des incursions souvent durables en territoire sudiste, ainsi la prise de La Nouvelle-Orléans par l’amiral Farragut.
En effet, l’une des principales richesses de la Confédération est son coton, et sa source d’approvisionnement en armes vient pour une bonne partie de pays comme le Royaume-Uni. Bloquer ses côtes permet donc au Nord de l’asphyxier peu à peu et de donner des coups d’épingle en occupant les sites intéressants (les ports d’importance notamment), obligeant par là même son ennemi à y dépêcher des troupes. Ce plan à long terme est grandement l’oeuvre du vénérable Winfield Scott, vétéran de la guerre de 1812 (!), de celle du Mexique et encore général en chef au tout début du conflit.
Équipage d’une canonnière de l’Union, 1864. Photo provenant de : http://www.civilwarphotos.net/files/images/051.jpg
Quelle guerre navale en 1861-1865 ?
La seconde, ce sont les combats et mouvement navals en pleine mer, et ce bien au-delà du Nouveau-monde: serrés dans un étau toujours plus fort, les confédérés firent preuve d’une vraie inventivité pour essayer de soulager la pression. D’une part ils envoyèrent donc le plus secrètement possible des navires « briseurs de blocus » s’approvisionner en armes et fournitures de guerre à l’étranger. Ceux-ci furent très nombreux à passer, dans l’ordre de 5 sur 6 au début de la guerre et encore 1 sur 2 à la fin: ils apportèrent des ressources vitales au sud.
Et de l’autre, le gouvernement de Richmond arma des navires en course, souvent fabriqués à l’étranger, pour s’attaquer au commerce de l’Union. Opérant jusque dans le Pacifique, certains firent de véritables odyssées et coulèrent des dizaines de navires. Si cela ne changea pas le cours de la guerre, John Keegan (voir plus bas) écrit tout de même : « Les navires de course détruisirent environ 5% de la flotte marchande américaine et, quoique peu nombreux, perturbèrent sérieusement et durablement les échanges maritimes de l’Union ».
Je vous propose d’étudier la « carrière » de l’un de ces navires, le CSS (Confederate State Ship) Alabama, carrière qui prit fin… A Cherbourg en France en 1864 après un combat qui marqua beaucoup les esprits.
Bibliographie utilisée (qui n’a pas pour but d’être exhaustive):
-KEEGAN (John), La guerre de Sécession, Paris, Perrin, coll. « Pour l’Histoire », 2011, 504 p.
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