« Bonnie prince Charlie » à l’assaut du trône (1745-1746): II) Départ pour l’Ecosse
Un départ difficile
Après l’échec de la tentative de 1744 expliquée précédemment, les Français se détournent des grands projets en direction de l’Ecosse. A cela plusieurs raisons: la guerre dans les Flandres prime sur le reste… Et 1745 voit d’ailleurs de très belles victoires être remportées, comme la fameuse bataille de Fontenoy où est présent Louis XV en personne. De plus, les milieux dirigeants jugent finalement que, dans les îles britanniques mêmes, le désir de voir les Stuart revenir est peu développé.
Pour autant, Charles-Edouard ne se décourage pas. Il obtient le soutien financier de quelques personnes influentes dont le banquier MacDonald, exerçant à Paris et d’origine écossaise. Avec difficulté, il parvient donc à rassembler quelques centaines d’hommes, les armer et les embarquer sur deux vieux navires rachetés et réparés pour la circonstance. Ainsi, le 8 juillet 1745, il embarque à Paimboeuf, dans la région nantaise: direction, la terre de ses ancêtres quittée bien longtemps avant !
Or, très vite, la Royal Navy, qui exerce un contrôle très étroit sur les côtes françaises pendant une bonne partie du XVIIIe siècle, décèle les deux navires et ouvre le feu sur eux. L’un deux doit repartir s’abriter à Brest, mais le prince, à bord de l’autre, la frégate Du Teillay, décide de forcer la chance et de continuer sa route. C’est un succès car il parvient à échapper à la marine ennemie et débarque le 28 juillet en Ecosse, sur une des nombreuses îles de la côte occidentale.
Chanson jacobite évoquant les grands espoirs suscités par le débarquement de Bonnie Prince Charlie. Elle est interprétée par les McCalmans. Ces chansons sont souvent écrites en Scots, langue régionale proche de l’anglais et pas du gaélique écossais.
Le ralliement des premiers clans
Le moins que l’on puisse dire est que son arrivée ne suscite tout d’abord par l’enthousiaste qu’il escomptait. Il est plutôt bien reçu, mais les chefs de clans craignent de se lancer dans une aventure très risquée, surtout sans le soutien des troupes de Louis XV. Finalement, il faut la fougue de la jeunesse des proches du chieftain du clan MacDonald de Clanranald pour emporter la décision: il est acclamé et, à partir de ce moment, les ralliements à sa cause se succèdent. Les chefs suivent à leur tour et la nouvelle se répand: jour après jour des centaines de highlanders se joignent à ses forces naissances.
Alors que la frégate repart pour la France y chercher du secours supplémentaire, le Stuart a pu rassembler autour de lui 3000 hommes à la mi-août 1745, c’est-à-dire assez rapidement. Une petite troupe loyaliste qui venait s’interposer est rapidement défaite et, dans la vallée de Glenfinnan, est solennellement lue la proclamation du père de Charles-Edouard qui fait de lui le régent: on l’a dit, le géniteur, plus âgé et enclin à la dépression n’est pas du voyage. Ensuite, Charles-Edouard se fend d’un discours très apprécié, sur fond de déploiement de l’étendard royal, et l’insurrection débute vraiment.
Bibliographie consultée (qui n’a donc pas pour but d’être exhaustive):
-DUCHEIN (Michel), Histoire de l’Ecosse. Des origines à nos jours, Paris, Tallandier, coll. « Texto », 2013, 797 p.
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