Archives de Tag: Gendarmerie

La gendarmerie sous le Consulat et l’Empire. VI) Vers un XIXe siècle contrasté

Un bilan contrasté 

La période consulaire et impériale est finalement contrastée pour la gendarmerie. Elle sort clairement renforcée pour ce qui est de son organisation, de son assise juridique et de ses moyens. Ses missions ont été précisées, elle a permis au pouvoir de mieux administrer et contrôler le territoire. Le grand banditisme a reculé, les routes se sont faites plus sûres et cette arme a su prouver toute l’utilité de son caractère à la fois policier et militaire. Bon nombre de gendarmes ont un eu un rôle crucial bien qu’oublié dans l’encadrement des mobilisations et des armées en campagne, tout en payant l’impôt du sang sur le champ de bataille même. Enfin, les différentes gardes au statut un peu qui ont assuré la sécurité de la capitale durant la période sont les ancêtres plus ou moins directes de l’actuelle garde républicaine. Napoléon a aussi eu soin de veiller à la sécurité d’un Paris toujours mouvant, comme les révolutions du XIXe siècle vont amplement le montrer par la suite.

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La gendarmerie sous le Consulat et l’Empire : V) un rôle politique ?

Le contexte 

Dernier aspect à aborder, et pas des plus faciles: la gendarmerie de l’époque consulaire et impériale joue-t-elle le rôle d’une police politique ? Cette question posée par l’historien Éric Alary ne manque pas d’intérêt. Encore qu’il faille dès à présent en préciser les termes: il est impossible de voir dans le XIXe siècle des polices politiques telles que celles que déployèrent les régimes totalitaires du siècle suivant. Les moyens ne sont pas les mêmes, ni les buts, ni l’idéologie… À supposer qu’il y ait même une « idéologie » sous le Premier Empire, Napoléon n’ayant pas écrit de traité de bonapartisme. Une propagande cohérente, certaines idées bien arrêtées, une volonté de synthèse entre Révolution et ancien régime, oui. Tout un système de pensée théorisé, avec un appareil doctrinal, un parti unique et un bras séculier constitué d’exécuteurs de basses œuvres, non. Il n’en reste pas moins que les gendarmes remplissent un rôle politique à plusieurs reprises.

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La gendarmerie sous le Consulat et l’Empire : IV) Dans l’Europe napoléonienne

La gendarmerie ne sert pas, à l’époque, que dans les limites du territoire français d’aujourd’hui. La France des 130 départements est en effet plus grande que de nos jours. De plus, les gendarmes ont des missions moins connues comme leur fonction de prévôté. C’est-à-dire qu’ils assurent un rôle de police militaire, tout en encadrant la conscription dans les territoires relevant alors de l’autorité française. Enfin, ils combattent largement sur le champ de bataille et y paient l’impôt du sang. L’image de « planqués » passant leur temps à traquer les réfractaires à « l’ogre corse » ne résiste donc pas à l’analyse historique, comme tant d’autres clichés partisans.

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La gendarmerie sous le Consulat et l’Empire : III) Les missions en France

La lutte contre le brigandage 

L’une des missions de la gendarmerie sous le Consulat et l’Empire, dans le sillage des réformes de la toute fin du Directoire, est de ramener l’ordre dans les campagnes (même s’il y a des gendarmes urbains). Par leurs patrouilles et leur implantation sur tout le territoire via leurs brigades, les gendarmes, dont on a dit le meilleur état moral et matériel, constituent une présence visible de l’État dans biens des lieux. Ils enquêtent sur les brigands et les vagabonds à l’aide des garde-champêtres et autres personnes d’importance de la vie rurale (cantonniers, éclusiers, cabaretiers et aubergistes).

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La gendarmerie sous le Consulat et l’Empire : II) S’imposer parmi les forces de l’ordre

Radet et Moncey, les organisateurs

Deux organisateurs de talent vont imprimer leur marque sur la gendarmerie et contribuer à faire d’elle une force cohérente et respectée. Il s’agit des officiers Radet et Moncey. Le premier, alors général, est nommé à la tête de l’arme en mars 1800. Jusque-là, elle n’avait pas eu de chef. Dès sa prise de poste il arpente le terrain, améliore la communication entre lui et les brigades, pour connaître plus facilement leur état moral et matériel. Celles-ci sont portées de 2000 à 2500 et passent de cinq à six hommes.

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La gendarmerie sous le Consulat et l’Empire : I) Introduction

Une histoire séculaire et méconnue

La gendarmerie française est une force armée singulière, étonnante même, de par son histoire et son statut. La première est mal connue, et bien des Français ne savent pas clairement les différences qui existent entre elle et la police… Dont elle partage certains aspects. Justement police des routes (entre autres très nombreuses tâches), car héritière de la maréchaussée d’Ancien Régime dont c’était le rôle, elle a aussi un statut militaire et tire son nom d’une unité de cavalerie lourde de la maison du roi. Devenue nationale en 1791, elle a aussi combattu sur le champ de bataille, assuré le rôle de police aux armées (prévôté), encadré les mobilisations et les campagnes françaises… Mais a également été présente en milieu colonial et dans le maintien de l’ordre en métropole, et existe encore de nos jours.

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Musée de la Gendarmerie nationale (Melun)

Quelques photos du musée de la Gendarmerie nationale, qui vient d’ouvrir à Melun. De très beaux objets d’une arme finalement peu connue et qui fut de nombreux conflits, comme prévôté (police des armées) et force combattante. La muséographie est moderne, mais il y a suffisamment d’objets et ils sont plutôt bien présentés. Sur le sujet, on pourra lire la synthèse suivante:

-ALARY (Eric), Histoire de la gendarmerie, Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2011, 320 p.

Le site du musée: http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/musee/

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La maréchaussée (ancêtre de le gendarmerie) sous Louis XV.

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Tableau du maréchal Moncey, premier inspecteur de la Gendarmerie, arme bien utilisée sous la Premier Empire.

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Un gendarme d’élite du Premier Empire, unité rattachée à la Garde Impériale.

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« Gendarmerie d’élite assurant un service d’ordre à proximité de l’arc de triomphe du Carrousel entre 1808 et 1814 », par Lucien Rousselot.

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Pistolets à percussion de la MACutilisés par les gendarmes après Napoléon. La percussion remplace le silex. Fondamentalement, les armes changent peu jusqu’au Second Empire (chassepot, etc.).

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Boucle de ceinturon de la gendarmerie de la Monarchie de Juillet, que l’on reconnaît par le coq, emblème fort du régime, mais déjà utilisé par le passé (pommeaux de sabres etc.)

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Boucle de ceinturon de la gendarmerie du Second Empire.

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Détail d’un mousqueton dit « à tabatière », modification coûteuse en 1857 du vieux modèle 1825T.

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« Gendarmes impériaux aux prises avec deux braconniers », Charles de Luna, 1865.

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Les fameuses « poucettes » !

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Grande tenue, 1887.

 

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Revolver modèle 1892, utilisé par les gendarmes.

 

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