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Byzance et les croisades I sur III.

Pourquoi la croisade? 

Du point de vue byzantin, puissance « coincée » entre les croisés et les Musulmans, les croisades prennent naturellement un tout autre sens. De plus, le rôle de Constantinople dans le déclenchement de la première croisade est en fait très important, bien qu’officiellement elle fut rassemblée pour lutter contre la difficulté d’accéder aux lieux saints depuis la conquête turque de la Palestine. En fait, l’arrivée des occidentaux est plus un appel à l’aide de l’empereur d’alors: Alexis Comnène. L’homme est pressé sur ses frontières par ses ennemis et il a besoin d’aide pour les contenir. Car malgré les efforts d’Alexis, empereur militaire de premier plan, la présence turque reste gênante en Asie mineure et une aide latine serait la bienvenue. D’ailleurs si le monde occidental méconnaît largement Byzance, l’inverse est à nuancer car voilà déjà plusieurs siècles que le pouvoir constantinopolitain usait de mercenaires latins par exemple.

Godefroy de Bouillon. Gravure de 1882 (source: wikipedia)

Les croisés arrivent en Orient.

Les Latins qui se rassemblent tant bien que mal et arrivent vers l’Orient sont peu unis:  leur chef est en théorie Hugues de Vermandois, frère du roi Philippe Ier de France. Hélas pour lui, ses navires s’abîment sur les côtes grecques et il est recueilli par les Byzantins. C’est pourquoi Alexis en profite pour se le gagner, et par serment encore. Finalement, le gros des croisés arrive en 1096 devant les murs de Constantinople, mais il leur est interdit de pénétrer dans la ville. En fait, comme avec Hugues, Alexis veut obtenir d’eux un serment de fidélité, serment qu’ils comptent bien ne pas prêter. Même si Byzance les a fait venir, ils entendent bien agir à leur guise. Les choses dégénèrent même en escarmouches entre les deux parties. Finalement, après négociations, l’autorité d’Alexis est reconnue. Il faut dire qu’il adopte même les chefs croisés, ce qui a une valeur juridique et symbolique forte à Byzance (et pas en Occident), en cela toujours Romaine. En effet, dans l’Antiquité, il était possible d’être adopté par un puissant, même si l’on avait encore ses parents biologiques en vie.

Négociations avec l’Empereur de Byzance:

 Les croisés ramènent cela à ce qu’ils connaissent : l’hommage vassalique. Quant à Anne Comnène (la fille de l’Empereur, qui écrivit sur lui, grande source pour les historiens), elle passe tout simplement les choses sous silence, ou plutôt elle les tourne comme un serment de rendre les terres conquises à leur légitime propriétaire : Byzance ! Ce qui n’est pas totalement vrai… Pourtant, un des chefs croisés, Bohémond, a même voulu négocier pour devenir officier byzantin. Le fameux Godefroy de Bouillon, conquérant de Jérusalem, lui, s’impose peu à peu comme le chef de la croisade avec un certain Raymond de Saint-Gilles.  Il faut dire que les deux hommes ont vendu leurs possessions en Europe. Plus rien ne les y attend et ils comptent bien s’établir en terre sainte. La grande question soulevée est la suivante : Alexis devrait-il les accompagner en guerre ? Saint-Gilles n’est pas partisan de la chose et se contente d’un serment de non-agression. Toujours est-il que la croisade, enfin en marche, progresse très vite : Nicée, la ville du fameux concile tombe, les Turcs sont écrasés à Dorylée… Puis la Cilicie, jusque là constituée de principautés arméniennes (la « petite Arménie »), est occupée…

Alexis Comnène reçoit les chefs croisés. Image trouvée sur wiki.

Source: cours de licence donné sur la question par Vincent Déroche. 

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