Archives de Tag: IIe République

La République romaine de 1849 : un nouvel assaut sur Rome

Gagner du temps

Français et Romains signent alors une trêve, qui doit courir jusqu’au 4 juin et qui permet aux deux parties de gagner du temps sans que personne ne soit vraiment dupe. Oudinot attend des renforts, d’autant plus certains que des élections législatives ont amené au pouvoir une majorité conservatrice en France, le fameux « parti de l’Ordre » favorable à la poursuite des opérations. De leur côté, les assiégés souhaitent gagner du temps pour se reporter – avec succès – contre l’armée napolitaine venant du sud. Vaincue, mais non détruite, elle retraite et donne un peu d’air aux Romains, même si le corps expéditionnaire français se renforce dans l’intervalle. Des négociations sont bien ouvertes entre Français et Italiens, mais elles ne sont qu’un leurre qui permet au commandement de se réorganiser et de voir arriver 15.000 hommes en renfort, par voie maritime, ce que les Romains ne peuvent empêcher.

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1848, le combat de « Risquons-Tout »: IV) La poursuite et les conséquences

La poursuite des vaincus et leur arrestation

Nous avions terminé en parlant des colonnes de révolutionnaires en pleine fuite, après l’utilisation judicieuse de la pièce d’artillerie contre elles. Or, j’avais dit qu’une vraie débandade avait suivi ces tirs. De plus, c’est à cet instant précis que les renforts des réguliers arrivent: les fuyards sont poursuivis non seulement par des fantassins, mais aussi des cavaliers du 2e Chasseurs à cheval. En quelques dizaines de minutes, 80 personnes sont rattrapées et capturées, mais la proximité du territoire français ne permet pas d’aller plus loin.

Si des tirs sporadiques continuent encore toute la matinée, c’est bel et bien une « invasion » complètement ratée: un seul régulier belge est mort et quelques autres blessés, contre 29 tués et une cinquantaine de blessés chez leurs adversaires.  L’expédition de Quiévrain, elle, on l’a vu, n’a même pas pu passer à l’acte.

La une du "Propagateur" du 1er avril 1848, parlant des évènements. A retrouver ici: http://www.historischekranten.be/issue/PRP/1848-04-01/edition/null/page/1

La une du « Propagateur » du 1er avril 1848, parlant des évènements. A retrouver ici: http://www.historischekranten.be/issue/PRP/1848-04-01/edition/null/page/1

Les conséquences

Vont au-delà d’une simple escarmouche car on a vu que le gouvernement français a soutenu plus ou moins officiellement un mouvement qui, si les circonstances avaient été différentes, notamment la colonne arrêtée à la gare, aurait pu dégénérer affirme Georges-Henri Dumont (cf. bibliographie). 

Malgré cela, la Belgique reste modérée et ne veut pas envenimer ses relations avec Paris… D’autant plus que la jeune République est en pleine période de troubles révolutionnaires, qui ne vont s’achever qu’avec les journées de juin (nous sommes en mars). Il reste que le département du Nord est agité pendant de longues semaines: on y crie « A bas les Belges! » et des violences contre eux y éclatent. Enfin, que les diplomates des deux pays vivent des moments difficiles durant ces quelques mois de tension.

Si la Belgique survit donc à cette Révolution de 1848, Napoléon III nourrit encore l’espoir de la ramener dans le giron français et d’obtenir la rive gauche du Rhin, comme le montre également sa tentative avortée d’acheter le Luxembourg au roi des Pays-Bas en 1867. Pourtant, contre vent et marrées, l’indépendance du royaume s’est maintenue jusqu’à nos jours, malgré les invasions des deux guerres mondiales.

Bibliographie utilisée (qui n’a pas pour but d’être exhaustive): 

-DUMONT (Georges-Henri), Le miracle belge de 1848, Bruxelles, Le Cri, 2005, 226 p.

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1848: le combat de « Risquons-tout »: II) Vers l’affrontement

La République laisse faire

Je l’ai dit précédemment, la France lorgne sur la Belgique depuis longtemps… Un exemple supplémentaire et ancien pour s’en convaincre: Louis XV espérait déjà la récupérer (c’était alors les Pays-Bas autrichiens) au début de la Guerre de Sept ans. Là, la IIe République, née des décombres de la monarchie de Juillet en février, si elle affiche officiellement des intentions de neutralité laisse se rassembler à Paris et ailleurs, des mécontents belges. L’idée est, bien sûr, de pouvoir profiter de la situation si elle tourne à leur avantage.

Ceux-ci se regroupent en plusieurs tendances (républicains, partisans d’un retour dans le giron des Pays-Bas), mais ont en commun de vouloir la fin de la monarchie belge telle qu’elle existe et savent être peu nombreux: en Belgique même, bien peu sont opposés à un régime qui accorde bien plus de libertés que beaucoup de pays d’Europe. Peu à peu, ils rassemblent une « légion belge », prête à marcher sur la frontière et renverser le trône (!). Malgré les protestations de l’ambassadeur belge en France, ils affichent même pignon sur rue et ne sont pas arrêtés.

Médaille frappée pour l’expédition dont on parle… On va pourtant voir qu’elle se solde par un échec cuisant.

La « légion belge »

Le gouvernement français, s’il n’appuie rien au grand jour, donne en fait des facilités à ces quelques centaines de personnes et fin mars 1848 leur dispositif est réglé. Deux groupes doivent se mettre en marche pour le nord de la France, puis la Belgique. Ensuite, les « révolutionnaires » espèrent profiter de troubles internes dans leur pays pour appuyer leur action: des propagandistes et agitateurs sont envoyés outre-Quiévrain et doivent agir à cet effet… Hélas pour eux, les renseignements belges ne sont pas restés inactifs et les plus importants sont arrêtés rapidement.

Cela ne met pas fin au projet: de l’argent est fourni à la « légion », ainsi que quelques élèves de Polytechnique pour les commander. Enfin des facilités de déplacement sont assurées. Officiellement, il s’agit d’aider des ouvriers sans travail à quitter Paris et rentrer chez eux (le chômage est alors élevé)… Plus grave, les autorités de Lille ont été averties et il est prévu de distribuer armes et munitions au camp de Seclin.

Côté belge, ces préparatifs ne sont évidemment pas passés inaperçus et l’armée a été avertie. De plus, on a dit le caractère très embryonnaire du sentiment républicain outre-Quiévrain. Alors que la « légion » s’apprête à marcher en direction de la frontière, tout porte à croire qu’elle ne va pas s’accompagner d’une reddition en masse des soldats en leur faveur !

Ledru-Rollin, l’un des ministres qui favorise l’expédition.

Bibliographie:

-DUMONT (Georges-Henri), Le miracle belge de 1848, Bruxelles, Le Cri, 2005, 226 p.

Fiche de Ledru-Rollin sur le site de l’Assemblée Nationale : http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/7ej.asp

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1848: le combat de « Risquons-Tout » I) Introduction

Le contexte 

Malgré des troubles dans les décennies qui précèdent 1848 (Russie, Italie, Pologne…), l’Europe connaît cette année-là une nouvelle vague d’importantes révolutions, qui frappent des pays comme la France (renversement de Louis-Philippe), ou l’Autriche-Hongrie, cas que j’ai déjà détaillé il y a quelque temps sur ce site (voir liens plus bas).

Or, au milieu de ce « maelstrom » qui paraît emporter trônes et gouvernements bien établis, un pays semble y échapper, la jeune Belgique. Appartenant depuis 1815 au royaume des Pays-Bas, elle est née d’une révolution en 1830 et a su, avec l’aide de pays étrangers comme la France, acquérir son indépendance avec le traité de Londres de 1839, qui instaure aussi sa fameuse neutralité. Si les détails précis ne nous intéressent pas ici, planter le décor m’a semblé nécessaire pour comprendre la suite.

Gustave Wappers, « Épisode des journées de septembre 1830 ». Visible au musée des Beaux-Arts de Bruxelles.

Les appétits de la France

En effet, la France a longtemps lorgné sur sa petite voisine, et ce dès avant son indépendance. Ainsi, durant la Révolution, les anciens « Pays-Bas autrichiens » ont été conquis par la République, puis gardés par l’Empire qui créa notamment le port d’Anvers. De plus, il s’en fallut de peu pour que le trône du nouveau royaume ne revienne à l’un des fils de Louis-Philippe, roi des Français de 1830 à 1848.

Celui-ci renversé, on va voir que les choses suivent en partie le même cours avec le régime qui le remplace. Je veux dire par là que la nouvelle IIe République abrita des milieux hostiles au roi des Belges et les favorisa plus ou moins officiellement, nous verrons comment. Loin d’être anodine, l’affaire dégénéra en un vrai affrontement près de la frontière franco-belge, où le sang coula, et qui donne son titre à ce dossier: le combat de « Risquons-Tout. »

Bibliographie:

-DUMONT (Georges-Henri), Le miracle belge de 1848, Bruxelles, Le Cri, 2005, 226 p.

Articles sur la révolution Hongroise de 1848:

https://antredustratege.com/2014/09/21/la-revolution-hongroise-de-1848-i-causes-et-declenchement/

https://antredustratege.com/2014/10/16/la-revolution-hongroise-de-1848-le-point-de-rupture-le-debut-des-operations/

https://antredustratege.com/2014/11/01/la-revolution-hongroise-de-1848-iii-les-principaux-combats/

https://antredustratege.com/2014/11/29/la-revolution-hongroise-de-1848-iv-lintervention-russe/

https://antredustratege.com/2014/12/06/la-revolution-hongroise-de-1848-v-bilan-et-consequences/

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