L’armée d’Egypte après le départ de Bonaparte (1799-1801)
Si j’ai décrit les conditions du retour de Bonaparte en France lors de précédents articles, je souhaite à présent terminer par le devenir de l’armée d’Egypte, une fois son chef parti, dans les circonstances que l’on a vues. En effet, la présence française se maintint encore de longs mois après, même si la situation des troupes se fit de plus en plus précaire.
Une situation précaire
Le général Bonaparte rentré en France pour effectuer son coup d’Etat, son armée demeurait en Egypte, faute d’avoir pu l’embarquer à cause de la croisière anglaise qui verrouillait les côtes de la terre des pharaons. Le commandement est alors confié à Kléber, officier très capable mais qui reçoit là une mission des plus difficiles. Si les Français se sont assurés d’une bonne partie du territoire égyptien et ont vaincu les Ottomans à la bataille terrestre d’Aboukir décrite auparavant, ils restent peu nombreux et privés de communications régulières avec la France.
Ainsi, dès le 24 janvier 1800, Kléber signe une convention avec l’amiral Sydney Smith: celle-ci prévoit le retour au pays de l’armée d’Egypte, avec son équipement et ses armes. Toutefois, le document n’est pas ratifié par le gouvernement britannique et les combats recommencent une fois la décision connue (les communications de l’époque étant bien différentes des nôtres). Disposant d’environ 13.000 hommes, face à des forces autrement plus nombreuses, et une population de plus en plus hostile aux Français, Kléber parvient tout de même à se maintenir. Ainsi, le 20 mars de cette même année il repousse une force ottomane très supérieure à Héliopolis. La rébellion du Caire est aussi matée.

Le combat d’Héliopolis, par Léon Cogniet en 1837. Beaucoup de toiles de batailles napoléoniennes sont produites sous la monarchie de Juillet qui tente, non sans succès, de mettre à son profit les succès de cette période. Image hébergée sur wikipédia.
Le retour en France
Ce succès n’est pourtant pas suffisant. D’ailleurs, il est assassiné le 14 juin, le jour même où le Premier Consul remporte une victoire importante à Marengo, en Italie. A partir de ce moment, la situation se dégrade rapidement. Menou, qui lui succède, a de plus en plus de mal à renverser le cours des choses, tant la disproportion de moyens est grande, bien qu’il ne soit pas vaincu tout de suite. L’année 1800 se termine en demi-teinte, et lorsque 1801 s’ouvre, Bonaparte décide de venir en aide à ses hommes, qu’il n’a pas oubliés comme on le lit parfois.
Alors que le sort des armes en Europe est favorable à la France, après Marengo et Hohenlinden, et que la paix de Lunéville va être signée avec l’Autriche, le Premier Consul envoie des forces importantes pour venir en aide à ses troupes. Si l’escadre de l’amiral Ganteaume, pourtant partie avec sept vaisseaux et 5000 hommes, doit s’arrêter à Toulon en février, plusieurs frégates parviennent à Alexandrie avec des vivres et de l’équipement. Le 25 avril, la première force citée finit par s’extraire de Toulon et atteint les côtes égyptiennes avec 4 vaisseaux début juin. Elle ne peut pourtant s’y maintenir, devant fuir à l’approche d’une force de la Royal Navy largement supérieure.
Au final, après la perte du Caire le 25 juin 1801 et ces demi-succès navals, l’armée d’Egypte doit se rendre à l’évidence: il faut capituler. C’est ce que fait Menou à Alexandrie le 2 septembre. Lui-même et ses hommes sont ramenés en France par leurs ennemis. Quelques mois plus tard, la paix d’Amiens, précaire, était signée avec Londres. On le sait, l’expédition qui se termine mal fut bien plus réussie sur le plan scientifique et culturel.
Bibliographie indicative (sans but d’exhaustivité):
-DUPONT (Maurice, contre-amiral), « Egypte (campagne navale d’) », Dictionnaire Napoléon, Paris, Fayard, coll. « Le grand livre du mois », t.1, p. 703-705.
-GARNIER (Jacques), « Egypte (expédition et campagne d’) », Dictionnaire Napoléon, Paris, Fayard, coll. « Le grand livre du mois », t.1, p. 702-703.
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Aperçu de l’Alsace militaire.
Souvenez-vous, j’avais mis quelques photos, récemment, du château du Haut-Koenigsbourg (lien plus bas)… Poursuivons et terminons donc notre tour de l’Alsace militaire avec des clichés de Strasbourg, de Klingenthal et de Kintzheim. Images cliquables.

La manufacture de Klingenthal, lieu de production d’une partie des armes blanches de l’armée française. Ce bâtiment était celui des ouvriers.

La statue de Kléber, héros des guerres de la Révolution. Il fut tué au Caire en 1800, le même jour de la bataille de Marengo où périssait Desaix. Cruelle ironie.

Un autre héros de la Révolution (et de l’Empire), cette fois Kellermann, duc de Valmy et maréchal de France.

Détail du monument en l’honneur de Leclerc et du serment de Koufra: « Jurez de ne déposer les armes que le jour où nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ». Le serment fut tenu, et bien tenu.

Énormément de places et de rues ont des noms historiques. Ici, honneur est rendu à la brigade d’Alsace-Lorraine… Commandée par Malraux lui-même!

C’est dans cet endroit que retentit la première « Marseillaise ». Rappelons que le morceau s’appelle alors « Le chant de guerre de l’armée du Rhin ». C’est aussi la maison de Charles de Foucauld.
Plus de photos ici:
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Le château du Haut-Koenigsbourg:
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