1848, le combat de « Risquons-Tout »: III) L’affrontement
Echec du premier groupe
24 et 25 mars 1848, alea jacta est: les deux groupes de révolutionnaires prennent le chemin de la Belgique pour les raisons que l’on a vues. Expédions très rapidement le premier: il est arrêté sans effusion de sang en gare de Quiévrain. Les soldats belges, mis en alerte, ont entouré le convoi des agitateurs et ceux-ci ont été désarmés.
Le deuxième groupe, lui, débute mieux son aventure: à Seclin, près de Lille, des ordres arrivent du ministère de la Guerre qui permettent de l’armer avec des fusils français avec leurs munitions. Ils sont distribués au matin du 29 mars et les hommes se mettent en route pour la frontière, à pied. Hélas pour eux, leur marche, quoique matinale, a déjà été aperçue et les troupes belges se tiennent prêtes à les arrêter: plus de 1000 hommes sont envoyés à leur rencontre, mais en plusieurs petits groupes. Leur route générale est connue et, en attendant l’arrivée des renforts, le général Fleury-Duray s’avance jusqu’au hameau-frontière de Risquons-Tout avec 200 fantassins, 25 cavaliers et deux canons.
Le combat:
Malgré cela, les légionnaires ne souhaitent pas se rendre sans avoir combattu. Voyant l’armée s’avancer dans leur direction, ils ouvrent le feu depuis les alentours du hameau. Ils sont pour l’instant en position de force, occupant les hauteurs du Castert et tirant depuis les maisons, de derrière les murs et les haies. De plus, seule une petite partie des soldats leur est pour le moment opposée, les autres unités étant dispersées ailleurs et devant rejoindre progressivement. La supériorité numérique est, pour le moment, de leur côté.
Après une heure d’un feu vif, les cartouches viennent à manquer du côté de l’armée. Les républicains décident alors de forcer la chance et se forment en colonne pour charger les réguliers. Leur action est arrêtée net par les deux pièces d’artillerie qui tirent à mitraille à bout pourtant. Malgré l’explosion d’un canon, des dizaines d’hommes ont été fauchés et le choc est tel que les autres se débandent dans toutes les directions. La partie est bel et bien perdue pour eux.
Il nous reste à voir la poursuite et les conséquences de ce combat…
Bibliographie utilisée (qui n’a pas pour but d’être exhaustive):
-DUMONT (Georges-Henri), Le miracle belge de 1848, Bruxelles, Le Cri, 2005, 226 p.
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1848: le combat de « Risquons-tout »: II) Vers l’affrontement
La République laisse faire
Je l’ai dit précédemment, la France lorgne sur la Belgique depuis longtemps… Un exemple supplémentaire et ancien pour s’en convaincre: Louis XV espérait déjà la récupérer (c’était alors les Pays-Bas autrichiens) au début de la Guerre de Sept ans. Là, la IIe République, née des décombres de la monarchie de Juillet en février, si elle affiche officiellement des intentions de neutralité laisse se rassembler à Paris et ailleurs, des mécontents belges. L’idée est, bien sûr, de pouvoir profiter de la situation si elle tourne à leur avantage.
Ceux-ci se regroupent en plusieurs tendances (républicains, partisans d’un retour dans le giron des Pays-Bas), mais ont en commun de vouloir la fin de la monarchie belge telle qu’elle existe et savent être peu nombreux: en Belgique même, bien peu sont opposés à un régime qui accorde bien plus de libertés que beaucoup de pays d’Europe. Peu à peu, ils rassemblent une « légion belge », prête à marcher sur la frontière et renverser le trône (!). Malgré les protestations de l’ambassadeur belge en France, ils affichent même pignon sur rue et ne sont pas arrêtés.

Médaille frappée pour l’expédition dont on parle… On va pourtant voir qu’elle se solde par un échec cuisant.
La « légion belge »
Le gouvernement français, s’il n’appuie rien au grand jour, donne en fait des facilités à ces quelques centaines de personnes et fin mars 1848 leur dispositif est réglé. Deux groupes doivent se mettre en marche pour le nord de la France, puis la Belgique. Ensuite, les « révolutionnaires » espèrent profiter de troubles internes dans leur pays pour appuyer leur action: des propagandistes et agitateurs sont envoyés outre-Quiévrain et doivent agir à cet effet… Hélas pour eux, les renseignements belges ne sont pas restés inactifs et les plus importants sont arrêtés rapidement.
Cela ne met pas fin au projet: de l’argent est fourni à la « légion », ainsi que quelques élèves de Polytechnique pour les commander. Enfin des facilités de déplacement sont assurées. Officiellement, il s’agit d’aider des ouvriers sans travail à quitter Paris et rentrer chez eux (le chômage est alors élevé)… Plus grave, les autorités de Lille ont été averties et il est prévu de distribuer armes et munitions au camp de Seclin.
Côté belge, ces préparatifs ne sont évidemment pas passés inaperçus et l’armée a été avertie. De plus, on a dit le caractère très embryonnaire du sentiment républicain outre-Quiévrain. Alors que la « légion » s’apprête à marcher en direction de la frontière, tout porte à croire qu’elle ne va pas s’accompagner d’une reddition en masse des soldats en leur faveur !

Ledru-Rollin, l’un des ministres qui favorise l’expédition.
Bibliographie:
-DUMONT (Georges-Henri), Le miracle belge de 1848, Bruxelles, Le Cri, 2005, 226 p.
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