Archives de Tag: Première Guerre mondiale

Le musée historique de Strasbourg: aperçu des collections

Les collections

Le musée historique de Strasbourg retrace l’histoire d’une ville importante de France, à l’origine fondée par les Romains. Localité frontalière par excellence, entre monde latin et germanique, elle fit l’objet de beaucoup de convoitises et changea de nombreuses fois de main au cours des siècles. Symbole de la perte de l’Alsace-Moselle en 1871, elle est depuis redevenue définitivement française et un symbole de paix avec son rôle dans l’Union Européenne. On appréciera de se perdre dans des salles riches, mais pas non plus trop nombreuses. C’est naturellement l’aspect militaire que j’évoquerai le plus ici, à travers ces quelques clichés. En attendant, le site du musée:

https://www.musees.strasbourg.eu/musee-historique

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La bataille de Caporetto: V) Les conséquences et le mythe

Je l’ai dit la dernière fois: la rupture du front suite à la bataille de Caporetto ne signifie pas la défaite de l’Italie. Elle parvient à stabiliser la ligne des combats, notamment le long du fleuve Piave qui devient bientôt légendaire et personnifié, l’objet de chansons et de dessins. Les Austro-Allemands ne parviennent pas à le franchir et sortir l’Italie, soutenue par des troupes de l’Entente, de la guerre. En novembre 1918, la très belle victoire de Vittorio Veneto marque même la revanche des Italiens qui vainquent Vienne avant le fameux 11 novembre  (soit le 4), dont j’ai pu souligner ailleurs la relativité (1). Toutefois, tout ceci nous éloigne de Caporetto proprement dit. Il nous reste donc à analyser les conséquences de la bataille et le mythe qui l’entoure.

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La bataille de Caporetto: IV) La retraite se mue en déroute

La rupture du front

Nous l’avons vu la dernière fois, l’ordre de repli général ne se traduit pas par une retraite en bon ordre. Cadorna lui-même abandonne Udine le 27, pour se replier avec tout le commandement à Trévise, soit cent kilomètres en arrière. Et ce sans laisser aucune structure, même provisoire derrière lui. L’effet produit est désastreux et les clichés que la mémoire collective italienne conservent ont une base bien réelle de vérité.

Ainsi, le front se rompt rapidement et la retraite se transforme en déroute. Si les morts militaires ne sont « que » 40.000, l’historien Giorgio Rochat donne des chiffres éloquents: 280.000 prisonniers, 350.000 soldats débandés, sans unité. Le matériel abandonné est précieux: plus de 3000 canons, autant de mitrailleuses, sans compter la nourriture et le reste. Heureusement, certains officiers plus énergiques et volontaires que les autres ont localement sauvé la situation. Cela a permis à des unités entières de rejoindre les nouvelles lignes en bon ordre… en emportant, difficilement certes, avec elles leurs vivres et leur équipement. Preuve, s’il en est, que cette déroute n’obéit pas à une fatalité, mais est la résultante de plusieurs causes.

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La bataille de Caporetto: III) Premiers succès austro-hongrois et allemands

Nous avons vu les précédentes fois la mise en place de ce qui va être appelé par la suite la bataille de Caporetto, en replaçant ces plans et préparatifs dans un contexte plus large. Alors que la bataille débute le 24 octobre 1917, les troupes austro-hongroises et allemandes vont progresser de manière fulgurante, dépassant même les prévisions. On le rappelle, l’affrontement n’était pas censé être une offensive de grande envergure, mais l’effondrement très rapide du dispositif italien le fait changer de nature.

Les premiers jours de combat 

En fait, les Italiens, on l’a vu, ne s’attendaient pas à telle attaque et leur dispositif est marqué par une série de faiblesses qu’on a décrites. Ainsi, quand les combats débutent, leur réaction est trop lente et mal coordonnée. L’artillerie italienne, qui comporte pourtant 560 pièces au point le plus fort de la ligne, ne parvient pas à effectuer des tirs bien cadrés et efficaces. Les unités communiquent mal entre elles et, dans le secteur de l’attaque secondaire, vers Plezzo, des centaines d’hommes sont tués par des gaz de combat bien utilisés. Allemands et austro-hongrois progressent vers les tranchées secouées par des bombardements brefs mais violents, et en colonnes plus mobiles que les précédentes vagues d’assaut en ligne.

La confusion s’empare de plusieurs unités italiennes, confusion qui ne va pas faciliter un récit scientifique par la suite et qui va nourrir beaucoup de rumeurs quant au comportement au feu des troupes royales. Il reste que désorganisation et effet de surprise semblent battre leur plein. S’il y a un responsable, il est plutôt à chercher du côté du commandement, totalement dépassé et incapable de réagir dans les premiers moments, pourtant fondamentaux dans une bataille. Le tout va amener à l’écroulement de toute la structure de l’armée. Déjà, certaines positions-clés dans les vallées sont mal tenues, voire abandonnées sans combat. En deux jours seulement les troupes allemandes et austro-hongroises atteignent leurs objectifs, voire les dépassent.

Pistolet Rast et Gasser austro-hongrois, modèle 1898. Musée de Caporetto, photo de l’auteur (avril 2019).

Caporetto (Kobarid) aujourd’hui, en Slovénie. Photo de l’auteur (avril 2019).

Le retrait

Les premiers jours catastrophiques et le manque de réserves conduisent les hauts gradés italiens à décider du repli. En fait, les troupes en arrière du front sont en plein repos, complètent leurs effectifs et matériels ou ne sont pas endivisionnées. Après avoir attendu un redressement général durant les journées du 25 et du 26, le commandant en chef décide donc d’émettre un ordre général de retrait dans la nuit suivante. L’idée est de se replier le long du fleuve Tagliamento, abandonnant ainsi des positions âprement conquises et défendues depuis plus de deux ans.

Ainsi, si l’ordre est réaliste sur le papier, étant donné les conditions, il produit un mauvais effet sur le moral italien. Il ruine dans leurs esprits les efforts si durement consentis. De plus, le général en chef Cadorna s’est à tort convaincu d’une désagrégation de certaines unités italiennes, qui disposaient pourtant encore de troupes « fraîches ». D’autres choix auraient donc pu être faits: l’armée a été surprise, mais ne s’est pas encore écroulée. Là, suivre l’ordre de retraite s’avère très difficile étant donné la nature du terrain et l’agressivité de l’ennemi. Pour se replier et atteindre les ponts les plus importants sur le Tagliamento, certaines troupes doivent même marcher vers le nord-ouest, soit en direction de l’adversaire ! L’historien Giorgio Rochat affirme que Cadorna a en fait perdu le contact avec la réalité du terrain, et la suite de cette retraite va se transformer en déroute.

Bibliographie consultée (sans but d’exhaustivité):

L’essentiel des livres est sans surprise en italien. Je conseille la lecture de Giorgio Rochat à ceux qui maîtrisent cette langue, il est très facile d’accès, plus que son collège Isnenghi à mon sens (voir qui a écrit quel chapitre en table des matières). Le deuxième livre est une histoire-bataille à l’ancienne, fouillée, bien illustrée et coordonnée par le service historique militaire italien.

-ISNENGHI (Mario) et ROCHAT (Giorgio), La grande guerra, Bologne, Il mulino, 2014 (4e édition), 586 p.

-GASPARI (Paolo), « La battaglia di Caporetto il 24 ottobre 1917 » dans La grande guerra italiana. Le battaglie, Udine, Gaspari, 2015, 255 p.

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La bataille de Caporetto: II) Préparation et déclenchement

La création de la quatorzième armée 

On l’a dit précédemment, le but des commandements austro-hongrois et allemand n’est pas de monter une immense offensive dans un secteur difficile d’accès, mais de conduire une attaque aux moyens et objectifs limités, pour relâcher la pression sur un front où l’armée impériale et royale menace de s’écrouler à moyen terme. Une armée est donc créée pour l’occasion, la XIVe, avec 7 divisions allemandes et 8 austro-hongroises.

L’idée est de surgir depuis deux têtes de pont: Tolmino (attaque principale) et Plezzo (diversion), avec de nouvelles méthodes de combat pour cette région. On parle là de l’emploi du gaz (connu depuis 1915 dans les Flandres) et de petites unités chargées de s’infiltrer pour désorganiser le dispositif italien, phénomène à replacer dans un contexte plus large (1). Plutôt que de partir à l’assaut en vagues serrées et très facilement atteignables par le feu des mitrailleuses, il est décidé de lancer en avant des colonnes très entraînées et elles aussi dotées d’armes automatiques, comme des mitrailleuses légères. 

De plus, ayant appris des batailles passées, notamment Verdun, l’Allemagne fait le choix de renoncer à une longue préparation d’artillerie (parfois de plusieurs jours auparavant), somme toute peu efficace et qui laisse le temps à l’ennemi d’organiser sa défense, notamment en deuxième ligne. Le tout est couplé à une intense recherche de renseignement sur le terrain: passage en revue de cartes, de photos aériennes, patrouilles, interception des communications radio italiennes mais aussi avec l’aide d’informateurs. Les assaillants connaissent donc le terrain sur lequel ils vont se battre.

Le plan du début de la bataille sur le site du ministère de la Défense italien. http://www.esercito.difesa.it/storia/pagine/o12-battaglia-caporetto.aspx

Le début de la bataille

Ainsi, quand débute la bataille le 24 octobre 1917, les Alliés profitent de l’effet de surprise. En effet, ils limitent leurs tirs de préparation d’artillerie à quelques heures dans la nuit du 23 au 24 et ont la chance d’être couverts par une légère brume.

Côté italien, les troupes ont été mises en défense depuis la mi-septembre, mais sans ordre précis, de manière très générale. Le commandant en chef Luigi Cadorna ne croit en effet pas à la probabilité d’une offensive « de grand style » adverse et a négligé ce volet, comme la création d’une réserve pour se porter sur un point du front qui viendrait à rompre. Toutefois, contrairement à ce qui a souvent été écrit sur lui, il n’est pas le seul responsable. Ainsi, ses subordonnés n’ont pas réellement suivi ses ordres. Citons l’exemple du général Capello à la tête de la IIe armée: il a tout simplement désobéi et laissé ses hommes en position offensive ! A leur décharge, c’est une guerre d’attaque que tous ces hommes menaient depuis 1915, et changer de posture mentale ainsi que sur le terrain n’était pas simple. Il n’empêche que leur outil militaire n’est pas prêt quand l’attaque débute, et le front va rapidement rompre.

Notons toutefois que Cadorna n’a pas réellement vérifié sur le terrain si ses directives avaient été suivies, ce qui aurait pu éviter certains problèmes.

Caporetto (Kobarid) et les montagnes environnantes aujourd’hui, en Slovénie. Photo de l’auteur (avril 2019).

Caporetto (Kobarid) et les montagnes environnantes aujourd’hui, en Slovénie. Photo de l’auteur (avril 2019).

Bibliographie consultée (sans but d’exhaustivité):

L’essentiel des livres est sans surprise en italien. Je conseille la lecture de Giorgio Rochat à ceux qui maîtrisent cette langue, il est très facile d’accès, plus que son collège Isnenghi à mon sens (voir qui a écrit quel chapitre en table des matières). Le deuxième livre est une histoire-bataille à l’ancienne, fouillée, bien illustrée et coordonnée par le service historique militaire italien.

-ISNENGHI (Mario) et ROCHAT (Giorgio), La grande guerra, Bologne, Il mulino, 2014 (4e édition), 586 p.

-GASPARI (Paolo), « La battaglia di Caporetto il 24 ottobre 1917 » dans La grande guerra italiana. Le battaglie, Udine, Gaspari, 2015, 255 p.

Liens:

1: Voir par exemple les arditi: https://antredustratege.com/2015/06/01/les-arditi-italiens-i-origines-et-formation/

Caporetto en jeu vidéo: https://www.wargamer.fr/la-bataille-de-caporetto-a-travers-to-end-all-wars/

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La bataille de Caporetto: I) Introduction

Caporetto est l’une des batailles les plus significatives de la Première Guerre mondiale, et ce presque plus pour sa mémoire et les représentations que l’on en a que pour le fait en lui-même. Or, lorsqu’on étudie Clio, ces deux derniers volets sont au moins aussi importants que les événements, car ils créent de l’histoire à leur tour. Ce lieu et ce qui s’y passa a ainsi été instrumentalisé par la suite et il est généralement rattaché à une terrible défaite, voire une déroute italienne.

Toutefois, même si le nom de cette bataille est bien connu des historiens, il a moins marqué l’imaginaire collectif français, plus rattaché à Verdun, la Somme, ou encore la Marne et le chemin des Dames. Je vais donc m’attacher cette-fois à en retracer les grandes lignes et revenir sur les conséquences matérielles et mémorielles de Caporetto, qui ont marqué l’histoire de l’Italie au XXe siècle.

L’Italie en guerre de 1915 à 1917

Restée neutre en 1914, l’Italie est finalement entrée en guerre aux côtés de l’Entente en mai 1915. Ce ralliement suscite de grands espoirs, car il ouvre un nouveau front contre les Empires centraux. Le pays, lui, espère profite au maximum de cet effet et emporter une victoire rapide. L’idée est de marcher vers le Trentin et l’Istrie, réclamées par Rome, puis pourquoi pas en direction de Vienne, sur un front laissé dégarni par l’Autriche-Hongrie, occupée dans les Balkans et contre l’armée russe.

Toutefois, c’est un échec: l’armée italienne n’est pas prête avant la mi-juillet, et attaque avec lenteur, tout en manquant d’artillerie et opérant essentiellement dans un terrain montagneux propice à la défense. L’armée ennemie a donc eu le temps de se préparer et contre l’effort italien. Cela inaugure plusieurs années d’une guerre terrible dont les conditions de combat très difficiles, du fait du terrain et du climat alpin, sont finalement assez peu comparables aux affrontements de la steppe ukrainienne ou des tranchées des Flandres.

Les chocs se déroulent essentiellement le long d’un cours d’eau qui donne son nom aux batailles principales, le fleuve Isonzo. Bien que n’ayant pu y percer le front de manière décisive, l’armée italienne repousse peu à peu son adversaire, qui doit se battre sur plusieurs fronts et peine à remplacer les pertes. Alors que se termine l’année 1917, très importante dans le conflit, l’armée impériale et royale craint de ne pouvoir faire face à une nouvelle offensive italienne de grande ampleur et décide de réagir.

Téléphérique italien dans le secteur de Caporetto. On se doute bien de la difficulté du combat en montagne. Photo de l’auteur (avril 2019). Cliché conservé au musée de la bataille: https://www.kobariski-muzej.si/en/

Position austro-hongroise dans le secteur de Caporetto. On se doute bien de la difficulté du combat en montagne. Photo de l’auteur (avril 2019). Cliché conservé au musée de la bataille: https://www.kobariski-muzej.si/en/

Vienne demande de l’aide à Berlin

En effet, bien que les pertes italiennes aient été importantes dans les précédentes batailles, l’Etat-major austro-hongrois sait pertinemment qu’il ne parviendra pas à rassembler suffisamment de réserves pour soutenir un combat prolongé, et décide demander de l’aide à l’allié allemand. Bien que réticent, car occupé à préparer ses grandes attaques du printemps prochain à l’ouest, le commandement de l’armée du kaiser décide d’y souscrire par crainte d’un écroulement de la résistance de la double-monarchie, qui entraînerait sa propre perte.

L’idée n’est pas de bâtir des plans faramineux et irréaliste, mais « simplement » de conduire une offensive moyenne pour soulager la pression sur ce front, avant le début de l’année suivante. Sept divisions allemandes de grande qualité avec artillerie et impedimenta nécessaires sont ainsi fournies par Berlin, pour une durée limitée. Après avoir participé aux assauts, elles doivent revenir à l’ouest pour pouvoir participer aux grandes offensives du printemps suivant. Le déroulement ultérieur de ce qu’on l’on va appeler la bataille de Caporetto ne doit donc pas laisser croire à un plan préétabli d’attaque de très grande ampleur.

Carte du front sur le site de West point:

Cliquer pour accéder à WWOne14.pdf

Bibliographie consultée (sans but d’exhaustivité):

-ISNENGHI (Mario) et ROCHAT (Giorgio), La grande guerra, Bologne, Il mulino, 2014 (4e édition), 586 p.

-GASPARI (Paolo), « La battaglia di Caporetto il 24 ottobre 1917 » dans La grande guerra italiana. Le battaglie, Udine, Gaspari, 2015, 255 p.

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Caporetto en jeu vidéo: https://www.wargamer.fr/la-bataille-de-caporetto-a-travers-to-end-all-wars/

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La Belgique dans la Première Guerre mondiale: VII) Bilan et conclusion

La libération du territoire belge

La libération du territoire belge appartient aux grandes offensives alliées de l’été 1918, auxquelles participent cette fois très étroitement les forces belges, directement intéressées. La réserve bien compréhensible du roi quant à l’engagement de l’armée cède là la place à une volonté de faire partie de ce mouvement jugé important. En effet, que des Belges libèrent leur propre territoire est symboliquement puissant, et c’est ce qui arrive. Toutefois, si on a souvent en tête l’image de forces allemandes qui se débandent à l’approche du 11 novembre, il faut s’en méfier: la date finale n’était pas connue à l’époque et on sait que les troupes du kaiser se sont bien défendues durant l’été.

C’est d’ailleurs ce qui se passe en Belgique: les combats le long de la Lys sont très durs et les Français y participent aux côtés de leurs alliés. La jonction est faite aux environs de Gand, mais à la mi-octobre seulement. Enfin, si l’on retient habituellement la date du 11 novembre comme armistice et fin des combats sur le front de l’ouest, les historiens ont énormément relativisé celle-ci dans leurs dernières recherches. Non seulement l’est de l’Europe continue de s’embraser pendant des années (voir lien à la fin), mais l’armistice signé entre l’Italie et l’Autriche-Hongrie, dont l’effet sur l’issue finale est important, a eu lieu dès le 4. Enfin, en Belgique dont nous parlons, le roi fait son entrée à Bruxelles plus tard, le 22. C’est là qu’il réinstalle son autorité et que les grandes scènes de joie ont lieu, beaucoup moins le 11. Toutefois, c’est bien cette dernière date qui a été choisie, pour « aligner la politique symbolique belge sur celle des alliés français et britanniques » (Victor Demiaux, référence en bibliographie).

Monument aux morts de la ville de Tournai. Comme souvent, les tués de 40-45 ont été rajoutés par la suite. Photo de l’auteur (juillet 2017).

Le bilan humain et matériel 

Une fois l’heure du bilan arrivée, il faut constater que celui-ci est lourd. Si, en valeur absolue, les pertes humaines sont limitées par rapport aux saignées connues par l’armée française ou russe, il faut les remettre en perspective: on a vu les conditions particulières de l’occupation allemande de 1914 et de l’emploi de l’armée belge de par la volonté du roi Albert. De plus, la Belgique est bien moins peuplée que les grands États européens. On parle ainsi de 40.000 militaires tués ou disparus, ce qui représente tout de même 10% de l’effectif engagé, auxquels il faut ajouter 9000 civils et les naissances qui n’ont pas eu lieu. Ce fameux phénomène de « classes creuses » touche donc aussi la Belgique et au recensement de 1920 il « manque » 650.000 personnes ! La population atteint alors 7.4 millions d’habitants, dont beaucoup ont été déplacés durant la guerre ou ont fuit les armées ennemies.

Côté matériel, les villes belges ont beaucoup souffert de l’avancée allemande: la bibliothèque universitaire de Louvain a été brûlée en 1914 (voir photo), Malines, Charleroi, Namur et d’autres villes ont aussi subi des dégâts. Par la suite, le long de la ligne de front, d’autres localités ont été détruites. Si ces villes ont été rebâties avec succès, parfois à l’identique comme Ypres rayée de la carte par les combats, on se demandait alors s’il ne fallait pas garder certains lieux tels quels, comme objet de mémoire, tels les villages détruits vers Verdun (mais à une autre échelle).

Pour finir on rappellera que, des dizaines de milliers de logements manquent ou sont endommagés, que le tissu industriel a été durement secoué et que le pays en est quitte pour une perte de 20% de sa richesse nationale. Les tensions sociétales qui en découlent vont amener à de profondes réformes en 1918-19, mais qui ne vont pas suffire à régler toutes les tensions accumulées dont le détail dépasse le cadre de cette évocation, mais qu’on pourra utilement connaître en se reportant à la bibliographie indiquée.

Détail de la façade de la bibliothèque universitaire de Louvain, rebâtie après 1918 avec l’aide des alliés de la Belgique. Il s’agit là bien sûr de l’évocation de la contribution française. Photo de l’auteur (juillet 2017).

La figure du roi Albert 1er a été rajoutée dans la halle médiévale d’Ypres, totalement détruite durant la guerre et reconstruite à l’identique par la suite. Elle abrite aussi le musée « In Flanders Fields » dont je vous conseille la visite. Photo de l’auteur (juillet 2018).

Bibliographie consultée (sans but d’exhaustivité):

-DEMIAUX (Victor), « Le 11 novembre 1918 » dans Historiens et géographes n°442, mai 2018, pp. 77-81.

-DUMOULIN (Michel), Nouvelle histoire de Belgique. 1905-1918, l’entrée dans le XXe siècle, Bruxelles, Le cri, 2010, 188 p.

-GERARD (Emmanuel), Nouvelle histoire de Belgique. 1918-1939, la démocratie rêvée, bridée et bafouée, Bruxelles, Le cri, 281 p.

-Informations glanées dans de nombreux musées belges dont le musée In Flanders fields d’Ypres, le Musée royal de l’armée et de l’histoire militaire (Bruxelles), le musée-mémorial de Mons, le musée d’histoire militaire de Tournai et diverses expositions (liens depuis les images).

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« La guerre sans fin, 1918-1923 », exposition aux Invalides:

https://www.musee-armee.fr/au-programme/expositions/detail/a-lest-la-guerre-sans-fin-1918-1923.html

La Belgique dans la Première Guerre mondiale: V) Les formes de résistance à l’occupation

Nous avons vu précédemment une forme d’organisation civile face aux aspects les plus durs de l’occupation allemande, avec la question du comité du ravitaillement. Si c’est indéniablement la mise en place d’une structure destinée à soulager la vie des Belges occupés, on ne peut pas pour autant parler de résistance armée dans son cas. Or, sans comparaison possible avec la Seconde Guerre mondiale, on relève tout de même des oppositions plus violentes à la présence allemande en Belgique. Celles-ci conduisent tout naturellement les forces du Kaiser à leur faire face.

Différentes formes de résistance

Je l’ai rappelé en introduction, 14-18 n’est pas 39-45. La guerre menée par les troupes du Kaiser est dure, très dure, comme en témoignent les destructions en Belgique en 1914 (notamment à Louvain, sans parler des exactions commises à Liège le 20 août), les réquisitions évoquées ainsi que les déportations citées plus bas (voir 2e partie). Pourtant, ce n’est pas un régime totalitaire comme le Troisième Reich: pas d’idéologie raciale à l’oeuvre, ni d’envoi systématique dans des camps d’un système concentrationnaire tel que développé à partir de 1933 par exemple. Cela explique en partie que la résistance armée ait été moindre, mais cela ne veut pas dire qu’aucun camp n’ait été mis en place, ni qu’aucune déportation n’eut lieu.

Ce cadre très général posé, notons que de nombreux types d’actions ont été entrepris: sabotages de lignes de chemin de fer (dont on a dit l’importance pour le transfert des troupes et des marchandises), réseau d’évasion de soldats via les Pays-Bas malgré les barbelés (32.000 personnes ont ainsi pu rejoindre les forces belges restées combattantes), mais surtout mise en place de collecte de renseignements. Plus de 300 réseaux voient ainsi le jour dont la fameuse « Dame Blanche » qui donne des informations aux Britanniques. Ils sont d’une grande aide et concernent des milliers de personnes qui communiquent quant aux mouvements de troupes, à la nature des unités, aux installations allemandes en Belgique…

A côté, on peut noter l’apparition d’une presse clandestine très active et l’implication de diverses personnalités dans ce mouvement de refus de l’état de fait, dont le cardinal Mercier qui apporte un soutien moral important dans un pays où la pratique du culte catholique est restée forte.

Mesures édictées par l’occupant allemand. Affiche présentée dans le cadre d’une exposition sur Liège dans la Première Guerre mondiale au musée de al vie wallonne (photo de l’auteur, 2014). https://www.provincedeliege.be/fr/mvw/expo?nid=7832

Photo représentant des soldats allemands dans Bruxelles. Contexte précis non donné. Image présentée au musée de la ville de Bruxelles dans le cadre de l’exposition « Bruxelles à l’heure allemande ». Photo de l’auteur. https://www.cairn.info/revue-cahiers-bruxellois-2015-1-page-453.htm http://www.brusselscitymuseum.brussels/fr Photo de l’auteur (2014)

Les réactions allemandes

La riposte allemande à ses actions ne se fait pas attendre: Berlin fait des pressions sur le Saint-Siège pour limiter les discours de Mercier, sans très grand succès d’ailleurs. Comme ses publications sont très lues, les Allemands en viennent finalement à déporter l’imprimeur qui en a la charge, Charles Dessain, en 1916.

Si la position de prince de l’Église de Mercier le protège, il n’en est pas de même de tout le monde. Ainsi, les Allemands engagent des traîtres belges, utilisent leurs propres espions ainsi qu’une police facilement reconnaissable à sa plaque métallique. Il parviennent donc à arrêter des opposants notoires et à démanteler un certain nombre de réseaux comme le rappelle la plaque ci-dessous. Là, la personne concernée, trahie, a été fusillée le 18 avril 1916.

De plus, l’exploitation économique du pays se fait de plus en plus intense: à la fin de la guerre, les usines belges commencent à être démantelées pour être envoyées en Allemagne et, dès 1916, des ouvriers sont déportés alors que du travail forcé est organisé dans la zone d’étapes, c’est-à-dire une bande de 50 kilomètres à proximité immédiate du front. Dans ce dernier cas, de 1916 à la fin de la guerre, 62.000 personnes doivent accomplir des travaux de terrassement, d’amélioration des communications pour les troupes allemandes, dans des conditions d’hygiène terribles et surtout au mépris total du droit international. Enfin, outre les déportations d’ouvriers (octobre 1916-mars 1917), on peut signaler l’envoi forcé de 30.000 travailleurs en Allemagne de juin 1915 à octobre 1916.

Au final, il s’agit d’une mise en coupe réglée du pays, soumis à des exigences de plus en plus stricte de la part des autorités d’occupation.

Photo prise par l’auteur à Liège (août 2014), d’une plaque commémorative en l’honneur de Dieudonné Lambrecht, créateur d’un réseau de renseignement. http://www.commemorer14-18.be/index.php?id=11177

Bibliographie consultée (sans but d’exhaustivité):

-DUMOULIN (Michel), Nouvelle histoire de Belgique. 1905-1918, l’entrée dans le XXe siècle, Bruxelles, Le cri, 2010, 188 p.

-Informations glanées dans de nombreux musées belges dont le musée In Flanders fields d’Ypres, le Musée royal de l’armée et de l’histoire militaire (Bruxelles), le musée-mémorial de Mons, le musée d’histoire militaire de Tournai et diverses expositions (liens depuis les images).

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La Belgique dans la Première Guerre mondiale: IV) La mise en place d’un régime d’occupation sévère

La maîtrise du territoire belge occupé revêt rapidement une grande importance aux yeux du haut-commandement allemand. Outre ses richesses minières et son industrie puissante, la Belgique est aussi un nœud de communication vital pour les forces du kaiser engagées dans le nord-est de la France. Par elle doivent transiter les trains de munitions, matériel, mais aussi de blessés et de renforts. C’est pourquoi l’occupation du royaume va se révéler stricte et lourde, même si elle n’est évidemment pas comparable, dans sa nature, à celle, ultérieure de la Seconde Guerre mondiale.

Les forces d’occupation

Rapidement, la Belgique est séparée en plusieurs zones aux statuts différents, suivant la proximité au front. C’est la distance à celui-ci qui détermine le degré de contrôle militaire allemand. Plus l’on est proche du lieu des combats, plus il est important. Hors du front, l’autorité est exercée par un gouverneur général qui concentre les pouvoirs dans ses mains et s’est calqué sur les divisions du territoire (provinces, communes…) pour installer sa double administration, civile et militaire. Si les bourgmestres belges et d’autres conseils restent en place, il a toute latitude pour émettre des décrets et ne s’en prive pas. Bientôt, les murs sont recouverts de publications indiquant les ordres de l’occupant et les consignes à suivre. Dans certains domaines, des structures sont même créées pour répondre à un besoin précis (notamment vis-à-vis des Flamands jugés plus « sûrs » que les Wallons), et des fonctionnaires arrivent d’Allemagne pour remplir leurs missions.

La structure, pesante, s’appuie sur 80.000 soldats et un personnel civil dont le souci est de contrôler l’ensemble des activités économiques et politiques. C’est par exemple le cas dans la finance, où l’on retrouve des personnalités envoyées d’Allemagne, comme Hjalmar Schacht, futur ministre du troisième Reich, et qui organisent une économie de guerre (achats de biens pour l’Allemagne, réquisitions…). A mesure que les années passent, le statut futur du territoire est également discuté à Berlin: faut-il l’annexer purement et simplement après la victoire (dont l’Allemagne ne doute pas jusqu’en 1918) ? « Simplement » en faire un État vassal ? Comme l’issue finale n’est alors pas connue, ces questions soulèvent des réactions parfois contradictoires sur place, ce qui n’est pas sans créer beaucoup de confusions.

Caricature évoquant les difficultés du ravitaillement en 1916. Image présentée au musée de la ville de Bruxelles dans le cadre de l’exposition « Bruxelles à l’heure allemande ». Photo de l’auteur. https://www.cairn.info/revue-cahiers-bruxellois-2015-1-page-453.htm http://www.brusselscitymuseum.brussels/fr

Éléments du mur électrifié entre Belgique et Pays-Bas édifié à partir de 1915. Cinq cents personnes perdent la vie en tentant de le franchir. Objet présenté à Liège dans le cadre de l’exposition « Liège Expo 14-18 ». Photo de l’auteur. https://www.provincedeliege.be/fr/liege1418/expo1418

Objets évoquant le « Relief for Belgium », grande oeuvre américaine. Pièces présentées au musée In Flanders Fields d’Ypres. Photo de l’auteur (juillet 2018). http://www.inflandersfields.be/fr

Les occupés face à l’arrivée des Allemands

On l’a dit, la majeure partie de la Belgique est occupée par l’Allemagne. C’est une situation inédite pour le royaume, qui avait su rester hors de la guerre de 1870. A moins de vivre dans la petite zone demeurée aux mains des forces armées belges, la plupart des habitants doivent continuer leur existence dans un pays occupé. Fuir vers la frontière française semble hors de propos, car ce serait retomber, pour une grande partie, dans des zones aux mains des troupes de Guillaume II. Reste la possibilité de partir vers les Pays-Bas restés neutres mais, pour éviter cette hypothèse, les Allemands mettent en place une barrière électrifiée très au point, et difficilement franchissable, même si des réseaux d’évasion se structurent pour la contourner.

Le premier et principal problème reste l’alimentation: aucun plan de secours n’existe en 1914, les Allemands réquisitionnent beaucoup et ce dans un pays déjà marqué avant-guerre par une forte propension à acheter à l’étranger certaines denrées comme les céréales (3/4), pas assez produites sur place. Dès la fin de l’année 1914, les vivres commencent donc à manquer, et y remédier n’est nullement une priorité pour les autorités d’occupation. Toutefois, elles laissent une structure être mise en place depuis Bruxelles, le CNSA (Comité national de Secours et d’Alimentation). Diverses personnalités belges et étrangères, notamment américaines, y concourent et obtiennent de l’Entente que de la nourriture franchisse en quantité le blocus naval franco-britannique pour venir soutenir la population belge. Cette demande d’aide rencontre un immense écho aux États-Unis, marqués par les destructions allemandes (comme la bibliothèque de Louvain, nous y reviendrons…) et désireux de soulager la misère de la « Poor little Belgium. »

Ce comité, dont l’organisation est complexe et masque des jeux d’influence, réussit toutefois amplement sa tâche et fournit, durant le conflit 4.3 millions de tonnes de nourriture, qui bénéficient aussi au Nord de la France.

Nous analyserons la prochaine fois les formes de résistance à cette occupation et les réactions allemandes, avant de parler par la suite des forces belges continuant le combat puis nous terminerons par la libération du territoire en 1918.

Bibliographie consultée (sans but d’exhaustivité):

-DUMOULIN (Michel), Nouvelle histoire de Belgique. 1905-1918, l’entrée dans le XXe siècle, Bruxelles, Le cri, 2010, 188 p.

-Informations glanées dans de nombreux musées belges dont le musée In Flanders fields d’Ypres, le Musée royal de l’armée et de l’histoire militaire (Bruxelles), le musée-mémorial de Mons, le musée d’histoire militaire de Tournai et diverses expositions (liens depuis les images).

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La Belgique dans la Première Guerre mondiale: III) L’occupation d’une grande partie du pays

La reddition d’Anvers et le repli de l’armée belge

Le siège de la grande ville flamande d’Anvers, également l’un des ports les plus importants du pays, débute le 28 septembre 1914. Les Allemands utilisent pour ce faire de très lourdes pièces dont les obus percent les fortifications avant d’exploser. Devant la situation, et alors que le tableau général est assez sombre, le roi Albert décide de quitter la forteresse avec son armée. La décision est lourde de conséquence, mais il craint de tomber aux mains de l’ennemi et, partant, de devenir inutile.

Le matériel, les munitions et tout ce que peuvent sauver les troupes de campagne, sont envoyés dans la ville française de Calais, alors que le sort de l’armée belge de campagne reste incertain. Tandis qu’Anvers tient toujours, le souverain tente de trouver une solution avec son gouvernement, lui aussi replié dans cette localité. Les deux parties se retrouvent finalement sur un autre point de la côte belge, la ville touristique d’Ostende où Léopold II aimait se rendre, dans le « chalet royal ». Là, évidemment, l’heure n’est pas aux activités balnéaires et l’ambiance est même très tendue vu la gravité des faits en cours.

Finalement, les ministres passent en France le 13 octobre avec l’aide de ce pays et Albert, conseillé par Paris, décide de rester dans ce qu’il contrôle encore de territoire belge, pour ne pays envoyer de mauvais signal. Anvers, elle, s’est résignée à la reddition le 10 et ses forces se sont rendues aux Allemands ou ont été se faire interner aux Pays-Bas, pays neutre.

Milice bourgeoise au modèle assez proche de la Garde nationale française, la Garde civique belge fut mobilisée et combattit en 1914, comme le rappelle cette photo conservée au musée « In Flanders Fields » d’Ypres. Cliché de l’auteur: https://data.bnf.fr/fr/12135591/belgique_garde_civique/ https://antredustratege.com/2018/08/01/le-musee-in-flanders-fields-dypres/

Caricature de 1914: « Il faut toujours composer avec les petits ». Document présenté au musée de la ville de Bruxelles dans le cadre de l’exposition « Bruxelles à l’heure allemande ». Photo de l’auteur. https://www.cairn.info/revue-cahiers-bruxellois-2015-1-page-453.htm http://www.brusselscitymuseum.brussels/fr

L’Allemagne occupe presque toute la Belgique

Ce court répit a permis à l’armée de se replier derrière l’Yser, cours d’eau jugé peu gênant par les Allemands, qui attaquent la ligne de défense belge dès le 18 octobre. Toutefois, la résistance est réelle et leurs forces sont elles aussi épuisées par de durs combats depuis le mois d’août; quant aux lignes de communication, elles se sont étirées elles aussi. Finalement, renouant avec des tactiques utilisées au XVIIe siècle, les autorités belges prennent la terrible décision d’inonder toute la plaine côtière, ce qui avait stoppé Louis XIV durant la guerre de Hollande (1672-1678).

Si les Ardennes constituent une région accidentée, la Flandre n’est pas sans répondre en bonne partie au cliché du « plat pays » et la tactique est efficace. Ainsi, les forces du Kaiser sont stoppées, comme partout ailleurs jusqu’en Suisse d’ailleurs. La fameuse « course à la mer » prend fin et les armées vont s’enterrer selon un schéma bien connu le long de cette longue ligne de front. La Belgique, hormis une petite zone autour de Furnes (Veurne) et de La Panne est ainsi pratiquement occupée par les troupes allemandes mais ne s’est pas rendue. Toutefois, la suite de la guerre va se révéler très difficile pour elle.

Bibliographie consultée (sans but d’exhaustivité):

-DELHEZ (Jean-Claude), Douze mythes de l’année 1914, Paris, Économica, 2013, 144 p.

-DUMOULIN (Michel), Nouvelle histoire de Belgique. 1905-1918, l’entrée dans le XXe siècle, Bruxelles, Le cri, 2010, 188 p.

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