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La révolution Hongroise de 1848 : III) Les principaux combats, l’impasse pour Vienne

Alors que la tête de l’empire est frappée par une série d’évènements qui dépassent le cadre de ce récit (François-Joseph monte sur le trône, une nouvelle constitution entre en vigueur le 4 mars 1849…), les combats se poursuivent en Hongrie révoltée.

Fortunes diverses au pays des Magyars

L’armée, entrée en Hongrie à la mi-septembre 1848 (voir article précédent) connaît tout d’abord de beaux succès contre les rebelles hongrois: la ville de Buda tombe entre ses mains début décembre et il ne tient qu’au commandement de pousser son avantage. S’il se perd tout d’abord en négociations infructueuses avec la noblesse locale, Vienne le presse de reprendre l’offensive, ce qui est fait début 1849: les rebelles sont bousculés en février et le gouvernement hongrois doit se replier à Debrecen , à 200 kilomètres à l’est de Budapest. L’affaire semble en passe d’être rapidement réglée.

Pourtant, ce repli lui est bénéfique, d’autant plus qu’il est servi par une trop grande prudence du commandant en chef autrichien, qui n’avance que très lentement. Ainsi, l’armée hongroise, la honvèd, est réorganisée avec brio par le général Görgey et un transfuge polonais nommé Bem. Loin d’avoir en face d’elles des bandes de paysans indisciplinées, l’Autriche se trouve donc à affronter de vraies unités bien commandées et disposant à la fois de matériel et d’encadrement (ainsi que la sympathie des populations locales). Le résultat est catastrophique: après la phase ascendante que l’on vient de voir, Vienne est repoussée sur tous les fronts ! En effet les Hongrois repassent à l’offensive et, mi-avril, presque tout le territoire de la couronne de Saint-Etienne doit être évacué par les forces du pouvoir central…

Face à cela, l’empereur et son gouvernement décident d’agir.

Bataille de Kápolna, victoire autrichienne début 1849. Gravure de Mór Than. Crédit photo, wikipédia.

Réaction des Habsbourg

Or, il y a de quoi être inquiet: le 14 avril Kossuth (voir premier article) et ses partisans ont proclamé la déchéance de la dynastie Habsbourg ! Analysant la situation, le haut-commandement se rend compte que les multiples retards de son chef en Hongrie, un certain Windischgraetz, sont la clé du problème. Si l’homme est on ne peut plus loyal à l’Empereur, ses atermoiements deviennent trop préoccupants. Le gouvernement se décide a demander sa tête et il est relevé de son commandement. Cette décision a coûté à François-Joseph qui répugne à désavouer un serviteur l’ayant aidé à conquérir son trône.

Toutefois son remplaçant s’avère être un incapable qui ne peut rétablir la situation et subit de nouveaux revers. Encore empêtrée en Italie et en Bohême, l’armée loyaliste ne peut envoyer un seul homme supplémentaire pour vaincre les rebelles. L’affaire donne dans l’impasse quand, un nouvel acteur rentre sur la scène: la Russie de Nicolas Ier… 

Windischgraetz, commandant médiocre en Hongrie (1848-1849). Lithographie de 1852. Crédit photo: wikipédia.

-Bled (Jean-Paul), François-Joseph, Paris, Tempus, 2011, 848 p.

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La Révolution Hongroise de 1848: I) Causes et déclenchement

Introduction :

Royaume indépendant au Moyen-âge, la Hongrie est conquise au XVIe siècle par la puissance montante qu’est l’Empire Ottoman, en pleine progression vers l’ouest. Celui-ci stoppé dans sa marche (bataille de Lépante en 1571 notamment), le territoire de la couronne de Saint-Etienne (premier roi de Hongrie) est alors occupé par les Habsbourg d’Autriche. Cette domination qui dure jusqu’en 1918 est émaillée de luttes du peuple Magyar (l’autre nom des Hongrois) pour sa liberté et la reconnaissance de ses droits. Nous allons donc étudier aujourd’hui l’une des plus importantes de ces phases, la Révolution de 1848.

La Hongrie et Vienne :

En fait depuis son annexion, la Hongrie n’a jamais été totalement absorbée par l’Autriche. La culture et la langue y restent différentes du monde allemand, l’élément dominant de l’Empire autrichien. Ainsi, depuis le début du XIXe siècle, la bourgeoisie et la haute société locales multiplient les prises de position publiques pour la défense de leur identité face à ce qu’ils considèrent comme une occupation étrangère, certes plus enviable que celle des Turcs. Une presse hostile à Vienne paraît, des livres d’histoire rappellent le passé glorieux des Magyars, les élites demandent une  magyarisation de l’administration, de l’éducation et de l’économie… Ainsi que de nouveaux droits, et même un gouvernement local hongrois. Enfin, les paysans sans terre restent nombreux et joignent leur voix à ce concert discordant où l’on entend également les revendications des Italiens, Polonais, Roumains, Tchèques et autres Croates sur lesquels règnent les Habsbourg. Un élément déclencheur va servir de détonateur. 

Lajos Kossuth, patriote Hongrois très lié à 1848. Crédit photo: wikipédia.

L’année 1848 :

En effet, depuis 1789, l’Europe est parcourue de troubles révolutionnaires plus ou moins importants, et qui se sont diffusés avec les armées napoléoniennes, transmettant de gré ou de force les idéaux de la Révolution Française. C’est pourquoi les années 1815-1848 sont parsemées de luttes des peuples contre des régimes souvent de monarchie « absolue » (Italie, Espagne…) ou étrangers (les Polonais contre les Russes…). Un nouveau cran est atteint en 1848 : une vague de révolte part d’Italie. Loin de s’arrêter, elle est puissamment relayée par Paris (à nouveau) et secoue comme jamais l’Europe des princes, dont beaucoup doivent accorder des libertés sous cette pression.

Or, celle-ci atteint la monarchie danubienne. Dès le 3 mars 1848, aussitôt les événements de Paris connus (Louis-Philippe est renversé et remplacé par la Deuxième République), le patriote hongrois Kossuth appelle à la formation d’un gouvernement Hongrois, prélude au sujet qui nous intéresse… 

Bibliographie:

-Bled (Jean-Paul), François-Joseph, Paris, Tempus, 2011, 848 p.

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