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« Bonnie prince Charlie » à l’assaut du trône (1745-1746): IV) En marche vers l’Angleterre

La marche triomphale vers le sud

La victoire de Prestonpans évoquée la dernière fois donne l’élan à Bonnie Prince Charlie et à ses troupes, l’élan nécessaire pour se porter vers le sud. Son effet est renforcé par l’arrivée d’un diplomate français, le marquis d’Eguilles, apportant avec lui quelques armes et de l’argent, mais surtout de belles paroles. Charles-Edouard ne pouvait pas le savoir, mais la cour de Versailles ne lui est pas acquise totalement, loin de là, et on ne revit pas, durant sa tentative, d’essai réussi de débarquement en force de la part des Français. Reste qu’il voulut croire en ce soutien jusqu’à la fin et l’aristocrate arrive là au bon moment.

Toutefois, il semble ne pas avoir besoin de l’aide de Louis XV pour l’instant. Après avoir franchi la frontière entre Ecosse et Angleterre le 8 novembre 1745, sa marche vers Londres de son armée ressemble à une promenade de santé et un succès annoncé ! Ainsi, en trois semaines, ses forces abattent 450 kilomètres et réussissent assez habilement à berner les troupes ennemies dirigées par Wade et Cumberland. On l’a dit, l’armée royale est surtout déployée sur le continent et doit rassembler ses unités face au prétendant. Finalement, malgré des dissensions entre chefs écossais, la partie semble bel et bien gagnée: le 2 décembre, Derby est atteinte, à un peu plus de 200 kilomètres de la capitale, où, d’ailleurs, on s’affole. 

Ye Jacobites by Name, chanson traditionnelle évoquant les révoltes des partisans des Stuarts. Il s’agit de la version réécrite par Robert Burns, grand poète de la fin du XVIIIe siècle. Interprétation: Ian Bruce.

Le prince représenté en chef écossais par Louis Tocqué, portraitiste de l’époque. Image hébergée (domaine public) sur Wikipédia.

Coup d’arrêt au nord de Londres

C’est là que le sort devient contraire au prétendant. Non seulement il n’a pas écrasé, mais plutôt évité, les troupes de George II, mais, de plus, ses hommes commencent à exprimer leur mécontentement. En effet, le gros de son armée est constitué de montagnards des Highlands qui se sentent étrangers à cette haute politique et surtout loin de chez eux. Alors que l’hiver bat son plein, ils craignent pour leurs familles et possessions laissées loin derrière, dans les hautes terres d’Ecosse. La situation est critique pour Bonnie Prince Charlie car il ne peut évidemment rien seul, et la population anglaise n’a pas été transportée de joie sur son chemin ni ne s’est ralliée en masse.

Finalement, après des discussions très houleuses à la tête de l’édifice, Charles-Edouard décide de revenir en Ecosse plutôt que de rester seul et d’être vaincu dans un environnement hostile; au même moment, des manœuvres curiales versaillaises font échouer les préparatifs d’une expédition de secours organisée depuis Dunkerque… Or, la retraite ne ressemble pas à la marche décrite plus haut, et, on verra qu’elle se termine par la désastreuse bataille de Culloden.

Bibliographie consultée (qui n’a donc pas pour but d’être exhaustive):

-DUCHEIN (Michel), Histoire de l’Ecosse. Des origines à nos jours, Paris, Tallandier, coll. « Texto », 2013, 797 p.

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