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L’armement et l’équipement des Romains durant le Haut-Empire: III) Les auxiliaires

Rome n’emploie pas que des légionnaires, mais également d’autres unités plus ou moins bien connues des historiens. Voyons donc comment étaient équipés les auxiliaires, avant de terminer par la suite avec les prétoriens.

Généralités:

Les premiers sont donc des hommes qui ne sont pas légionnaires ni même souvent des citoyens romains, mais des troupes recrutées localement pour bénéficier du « meilleur » de chaque peuple: les archers syriens par exemple. Peu à peu, leurs différences avec les légions s’atténuent, mais leurs missions restent complémentaires. Cette distinction explique qu’ils aient eu un équipement et armement différents durant la période qui nous occupe.

Pour résumer: celui-ci se caractérise par le tandem épée-lance contrairement au légionnaire avec son glaive-javelot. Là encore elles très variées suivant l’endroit et le siècle, mais ces armes étant plus longues et larges que celles de leurs camarades, elles ne servent pas au même emploi. Toutefois, ces hommes sont de source sûre moins bien protégés (et payés) que les légions. Par exemple, leurs tuniques sont souvent en seul cuir, bien que des plaques de métal peuvent être vues. Trajan et ses successeurs améliorent la situation et leur donnent des casques et boucliers, renforçant leur défense.

Les cavaliers auxiliaires, eux, sont mieux lotis dès le départ et leur situation ne fait que s’améliorer: casques de fer, cottes de maille, épée qui s’élargit et des javelines qui viennent renforcer leur arsenal après le Ier siècle. Cela montre l’importance accordée à de telles formations.

Détail de la colonne trajane (voir article précédent). On distingue un auxiliaire germain se battant pour les Romains (torse nu). Photo disponible sur wikipédia (qui, pour ce genre de données peut être utilisée si vérifiée).

Des troupes spécialisées:

Les auxiliaires sont surtout connus pour former des unités « locales » que Rome recrute pour tirer parti à son profit des forces militaires des peuples sous sa domination. Ainsi on voit des cavaliers Gaulois et Maures (habiles au javelot), plutôt légers, ainsi que d’autres plus lourds recrutés au proche-orient et qui donnent une puissance de choc importante contre des peuples utilisant ce type de troupes (Parthes, Perses, les fameuses « cataphractes »).

Rome engage également des archers syriens on l’a dit, des frondeurs qui viennent aussi de cette province, des celtes armés de puissantes massues (les « gésates » ) et recrutés aux confins du monde celte et germain, notamment en Rhétie (actuelle Suisse et Bavière). Une bonne partie sont toutefois des hommes équipés d’armes de jet, pour compenser un type de combat peu pratiqué par les légions (à part avec le pilum).

 Sans faire de catalogue, on peut soutenir que cela lui permet de disposer d’hommes aux capacités et armement divers, et donc de s’adapter aux menaces et ennemis rencontrés. Or, ces hommes étaient nombreux et il ne faudrait pas limiter la puissance romaine à ses seules légions. 

Bibliographie:

-LE BOHEC (Yann), L’armée romaine (3e éd. revue et augmentée), Paris, Picard, coll. « Antiquité synthèses », 2002, 292 p.

On peut aussi consulter (bien plus chronologique que le premier, très thématique):

-COSME (Pierre), L’armée romaine (2e éd.), Paris, Armand Colin, 2012, 312 p.

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L’armement et l’équipement des Romains durant le Haut-Empire: II) Les légionnaires

Les mieux connus de tous les soldats romains restent les légionnaires. Voyons successivement leurs protections puis leurs armes.

Se protéger de l’ennemi :

Ce volet-là passe par plusieurs choses. Tout d’abord le légionnaire romain porte un casque assez simple, et une cuirasse (lorica) qui (reportez-vous à l’introduction) qui n’est pas la même suivant les époques et même les unités. Certaines sont  par exemple de type grec, et souvent portées par les officiers. Très reconnaissables, elles imitent la forme des muscles. Les soldats eux, ont une sorte de cottes de maille ou une veste en cuir bardée d’écailles de métal, modèle finalement plus rare que le premier. On trouve aussi une variante à lames de métal, qui a tendance à se généraliser avec le temps.

De plus, ils disposent de jambières pour protéger, comme leur nom l’indique, leurs jambes et d’un bouclier pour parer les coups adverses. Là encore, il est de diverses formes et origines: tantôt rectangulaire, on en connaît aussi inspirés par les Gaulois et même des creux, tels les Samnites, ce peuple des montagnes d’Italie longtemps opposé à Rome. Je ne donne là que les principales idées, tant les variantes sont nombreuses. Or, ce dernier est important et nous avons tous en tête l’image fameuse des romains adoptant la célèbre formation dite « tortue »  (testudo) !

Scène de la célèbre colonne trajane, excellente source sur l’armée romaine. Photo: amicale Vauvenargues.

Porter des coups: 

Les Romains utilisèrent de nombreux types d’armes au cours de leur histoire et si certaines étaient pratiquement réservées à des auxiliaires, comme l’arc, on sait que les légionnaires œuvrèrent essentiellement avec le tandem glaive-javelot. Le premier est une épée courte (environ 60 cm) d’origine espagnole et dite gladius en latin: on retrouve ce terme dans « gladiateur » par exemple. Il permet en fait aux Romains de gagner en encombrement et sécurité, les hommes se battant proches les uns des autres.

Avant le corps à corps, les légionnaires lancent sur l’ennemi leur javelot, plus ou moins long et épais suivant les périodes, et dit pilum. Moins destiné à tuer les ennemis qu’à se ficher dans leurs boucliers, il permet de les priver d’une protection importante. Longtemps, les soldats eurent aussi un poignard ou se battirent en partie à la lance (hasta), ce qui rappelle les influences grecques comme l’écrit Pierre Cosme. 

Peu à peu ces armes reculent et pour faire face à l’évolution des équipements adverses, le glaive cède le pas à une épée plus longue, désignée par le mot spatha. Au IIIe siècle, époque difficile, ces équipements tendent donc à s’uniformiser et s’alléger: la cuirasse disparaît et son rôle est reporté sur le casque et le bouclier, l’épée, qui change, on l’a vue, est supportée par un baudrier et le pilum se fait moins lourd. Par la suite, les choses changent encore, mais cela dépasse le cadre de ce court exposé.

Bibliographie:

-LE BOHEC (Yann), L’armée romaine (3e éd. revue et augmentée), Paris, Picard, coll. « Antiquité synthèses », 2002, 292 p.

On peut aussi consulter (bien plus chronologique que le premier, très thématique):

-COSME (Pierre), L’armée romaine (2e éd.), Paris, Armand Colin, 2012, 312 p.

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