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Le combat naval de Cherbourg (1864): II) Vers l’affrontement

Les conditions de l’affrontement naval durant la guerre de Sécession ayant été posées plus haut, voyons maintenant comment les deux navires en vinrent à se retrouver l’un en face de l’autre à Cherbourg.

Le CSS Alabama :

Je l’ai dit, les confédérés achètent des navires à l’étranger pour pallier leur manque d’infrastructures portuaires, et pour contourner le blocus de l’Union. Le CSS Alabama est l’un d’entre eux. Il a été bâti en Grande-Bretagne, où on l’a fait passer pour un navire marchand, avant de transporter son armement séparément et de l’équiper hors du territoire britannique, plus précisément aux Açores (îles portugaises). Sa carrière débute alors, nous sommes en août 1862.

Il a pour capitaine Raphael Semmes, vétéran de la guerre contre le Mexique (1846-1848, où servirent notamment Grant… et Lee) et surtout officier de valeur. Sa mission est de perturber le commerce nordiste et il s’en acquitte rapidement, allant jusqu’au port de New York, signe d’une certaine audace. Après avoir fait route vers le Texas, il échappe à une escadre ennemie et se paie même le luxe d’envoyer par le fond l’un de ses adversaires qui s’est lancé à sa poursuite, l’USS Hatteras. 

Photo des officiers du « Kearsarge ».

Un navire corsaire redouté:

A partir de là, il passe dans l’Atlantique sud puis dans le Pacifique, où il se met à semer la terreur. Insaisissable, il réussit à cumuler 64 prises de navires adverses, avant de devoir aller vers l’Inde puis l’Afrique, faute de proies. Se ravitaillant dans les ports neutres, opérant dans une époque où ni la TSF ni le radar n’existent, il parvient à rester invaincu.

Pourtant, à aucune période le matériel n’est inépuisable: arrivé dans les eaux du Brésil et usé par un quasi tour du monde, il doit se rendre à l’évidence… Le navire nécessite d’être réparé, surtout les chaudières et le doublage en cuivre de la coque. Celui-ci est important: il protège notamment le bois de l’accumulation des algues et autres vers marins, à une époque où le métal n’est pas encore totalement roi dans la marine… Notons par ailleurs que les navires comportent encore des voiles, en cas de défaillance de la machine à vapeur (voir image ci-dessous).

Il décide donc de se rendre à Cherbourg, puissant port militaire français qui lui délivre l’autorisation nécessaire. La France de Napoléon III est alors une grande puissance navale, et l’empereur lui-même est plutôt favorable à la Confédération, comme d’autres nations européennes (aucune ne lui accorda de reconnaissance diplomatique officielle par contre). Toutefois, à peine arrivé dans les eaux françaises, dans le printemps finissant de 1864, il est repéré par un navire de l’Union de force équivalente, le Kearsage… 

Louis le Breton, « Le combat entre l’Alabama et le Kearsarge ».

Bibliographie utilisée (qui n’a pas pour but d’être exhaustive):

-KEEGAN (John), La guerre de Sécession, Paris, Perrin, coll. « Pour l’Histoire », 2011, 504 p.

Sur la France navale de Napoléon III, l’indispensable thèse suivante:

-BATTESTI (Michèle), La marine de Napoléon III : une politique navale, Chambéry, Université de Savoie, Paris, Laboratoire d’histoire et d’archéologie maritime, Vincennes, Service historique de la marine, 1997, 2 volumes.

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