Visite à l’ossuaire de Douaumont
Avant de poursuivre et terminer le dossier sur l’Italie et l’Ethiopie, je vous propose de découvrir l’ossuaire de Douaumont, lieu hautement symbolique et émouvant étroitement lié à la bataille de Verdun. Plus d’informations ici:
http://www.verdun-douaumont.com/

Le drapeau français dans le cimetière qui fait face à l’ossuaire.

Les tombes blanches du cimetière vues depuis la tour de l’ossuaire.

Vue partielle de l’ossuaire.

Détail de la façade. Les blasons des villes ayant participé à sa construction sont représentés tout au long. Elles sont aussi bien françaises qu’étrangères.

Détail du blason de Versailles.

Dans le cimetière.

L’ossuaire vu depuis le cimetière.

Détail de la tour de l’ossuaire.

Le blason de Paris.
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Quelques approches, réflexions sur l’histoire militaire. I sur II.
Inventivité du champ de bataille
On peut légitimement se demander comment le champ de bataille a-t-il évolué au cours des âges, notamment quelle fut la part de la transformation amenée par la technologique guerrière. Ainsi, aux alentours de ce milieu du XIXe siècle eut lieu une vraie révolution dans le domaine des armements : c’est le temps du canon rayé, du fusil et de la pièce d’artillerie chargés par la culasse. Avant cela, l’arme individuelle était avant tout une lance de deux mètres, du fait de sa baïonnette et de ses 12 temps de chargement. Une remarque importante que l’on peut faire est que le combat demeure en milieu ouvert, même si les fronts connaissent une extension remarquable et que les choses tendent à changer. En ce temps, toutefois, l’on raisonne essentiellement sur des espaces d’un à quatre kilomètres carrés, c’est dire que nous sommes loin des combats contemporains de la bataille de la Marne, à savoir 350 km, de l’Ourcq à Verdun.
A travers cette Grande Guerre se dessine une alchimie particulière, celle du combat de tranchée. Malgré des expériences précédentes (le siège de Sébastopol, la guerre de Sécession…) ou ultérieures (Stalingrad, Dien-Bien-Phû), jamais elle n’atteignit un caractère aussi important que pendant ce premier conflit mondial. Il faut toutefois là encore nuancer, car elle concerne avant tout le front occidental. Par ailleurs, il est indéniable qu’elle constitue une parenthèse. Le premier conflit mondial est aussi le temps de l’invention de nouveaux procédés, comme le gaz de combat ou le char d’assaut, mais aussi le lance-flamme. Ceci amène à une réflexion primordiale : toute nouvelle arme est inventée pour faire face à une situation donnée et, jouant sur la surprise, peut amener à l’emporter. Ainsi, le blindé permet de franchir les tranchées. Or, ce faisant, il génère un nouveau type de réponse contre lui : le fusil puis le canon antichar. Même commentaire pour l’aviation et la DCA ; et ce assez tôt, car, en l’absence de matériel dédié, l’on pointa tout d’abord des canons de 75 vers le ciel. L’adaptation, on le voit, est rapide. En résumé, le champ de bataille est porteur d’une grande inventivité et chaque nouveauté, pour ne pas avoir le dessous, doit être contrée. A ce titre, l’inventivité du champ de bataille du futur semble extraordinaire : que penser de cet obusier américain dirigé par satellite ? La numérisation, l’informatique, les drones et autres systèmes d’information sont les clés du champ de bataille de demain. Le temps des estafettes et autres téléphones de campagne semble bien lointain. L’on tend aussi à fabriquer des armes non-létales, à neutraliser au lieu de tuer (un blessé est plus encombrant qu’un mort).

Un canon de 75 utilisé comme DCA en 1915, en l’absence de pièce dédiée.
La puissance de feu:
La puissance de feu est l’une des choses qui changea le plus au fil du temps : le mur de feu est né, puis s’est massifié. En 1793, à Maubeuge, Carnot et Jourdan attaquent les Impériaux… En quelques minutes la mitraille autrichienne fait des ravages dans leur camp. A Friedland, en 1807, ce sont les Russes qui éprouvent durement les canons de Sénarmont. Et que dire de 1914, année la plus coûteuse de la Première Guerre mondiale ! Le grand tournant est en fait constitué par les Guerre de Sécession et de 1870-71 ; on pourrait citer l’exemple de la bataille de Cold Harbor, où les pertes de l’Union furent terribles en peu de temps. Quant à 1870-71, c‘est un choc frontal entre des armes récentes et un état d’esprit qui n’a pas bougé depuis 1805. Le résultat est terrifiant : du côté allemand, lorsqu’ils sont bien utilisés, la peur des canons à balles de Reffye (et même du chassepot) est grande. Côté Français, les ravages du nouveau canon Krupp ne laissent pas d’être inquiétants (voir mes autres articles, vidéos youtube) sur cette guerre). Pour échapper au feu adverse, il faut creuser. Evidemment, l’essentiel de ces contradictions sont révélées dans la douleur en 1914. Pour François Cochet, c’est avant tout un gigantesque duel d’artillerie et le front subit plus le tir adverse qu’il n’attaque : il s’agit de maintenir la pression sur l’ennemi. La densité d’obus utilisée devient effarante à mesure que la guerre avance. C’est-à-dire qu’il faut autant de projectiles pour un coup de main en 1918 que pour une grande offensive de 1915. A Verdun, les Français tirent 25 millions d’obus. Le jour de la première attaque, les Allemands en envoient 400.000. Les moyens aériens de 1918 sont aussi sans commune mesure avec ceux de 1914. L’impression est à la fois physique et psychologique, dimension qu’il convient de ne jamais perdre de vue. Tout soldat subit cette puissance de feu grandissante. Comment peut-on analyser cette dimension ? C’est un défi pour l’historien.

Le canon à balles de Reffye. Développé en secret sur fonds propres de Napoléon III. Lorsqu’il fut bien utilisé, il fit des ravages dans les rangs allemands. Hélas la dotation était peu importante, et son caractère confidentiel n’aida pas à son utilisation. Des exemplaires sont visibles aux Invalides, à Morges, dans le groupe de reconstitution « Unif’Europe 19 » etc.
Source: conférence donnée sur la question par le professeur François Cochet.
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