La France et la Seconde Guerre des Boers (1899-1902)

Court résumé sur un sujet qui me tient à cœur et dont on parle peu (mais ça c’est mon fond de commerce, vous le savez).

Introduction: 

Conflit majeur de l’histoire coloniale et diplomatique de la fin du XIXe siècle, la Seconde Guerre des Boers vit s’opposer deux républiques libres (Orange et Transvaal) situées sur le territoire actuel de l’Afrique du sud  et le tout-puissant Royaume-Uni de 1899 à 1902. Celui-ci, aux prix de lourdes pertes et d’actes sanglants (voir lien en fin d’article) s’empara de terres riches en or et en diamants et lui permettant de relier ses autres colonies entre elles. Or, lesdites républiques étaient dirigées par une minorité blanche issue de l’immigration néerlandaise de l’époque Moderne, et elles disposaient de vraies moyens de défense.

Les affrontements furent donc de véritables guerres, non pas à armes égales, mais les Britanniques durent se battre contre un ennemi disposant d’artillerie, d’armes à répétition récentes, usant habilement du train et du terrain… Enfin, états formés par des colons, les Républiques Boers pouvaient se faire entendre au niveau international, envoyer des émissaires plaider leurs cause dans le monde entier… et c’est ce dont j’ai décidé de parler aujourd’hui avec le cas français.

Statue en l’honneur de Villebois-Mareuil à Nantes, sa ville d’origine. Crédit photo: wikipédia.

L’implication française: 

A quelques années de l’entente cordiale de 1904, la République Française est encore sous le choc de l’incident de Fachoda (1898). Pour faire simple, elle a dû reculer au Soudan face aux Britanniques venus l’occuper au même moment et avec des forces autrement plus imposantes que la petite colonne dirigée par le capitaine Marchand. L’opinion publique et le pays connaissent alors une vraie crise, une humiliation même, et les deux nations évitent la guerre de peu. Une vague de nationalisme et d’anglophobie se déverse sur l’Hexagone, ce qui explique en partie l’intérêt de la France pour une guerre étrangère et où le Royaume-Uni a des difficultés. 

La presse nationale se gausse alors des échecs britanniques, particulièrement lors de la « semaine noire » de décembre 1899, série de défaites catastrophiques, et accueille la propagande boer avec un intérêt tout particulier. A l’instar d’autres pays comme l’Allemagne (qui vend aussi des armes aux Boers) et l’Italie, des volontaires s’engagent du côté des Républiques. Ils sont 500, commandés par le comte de Villebois-Marueil, ancien officier qui devient le chef d’état-major de Piet Joubert, l’un des plus importants officiers du Transvaal, Transvaal qui fait rapidement de lui un général et le commandant des volontaires étrangers.

D’ailleurs, une partie des Français déjà présents sur place, travaillant dans les mines (on les appelle ces travailleurs venus d’ailleurs les uitlanders) rejoint cette troupe. Le général est toutefois tué à Boshof en avril 1900 et n’assiste pas à la fin de la guerre.  A côté de ces soldats, le président du Transvaal, Kruger, vient dans toute l’Europe réclamer du soutien. Si personne ne rentre en guerre contre Londres, on lui envoie des fonds, des armes, des marques de sympathie. Il est très bien accueilli en France qui lui vend notamment quatre pièces de 155 mm fondues au Creusot et deux batteries du tout nouveau et excellent canon de 75mm modèle 1897. Après la guerre, Kruger en exil fut même très bien reçu par son homologue français, Emile Loubet…

Toutes ces actions sont très mal vécues par les Britanniques dont la presse se déchaîne contre la France. Des publications anti-françaises fleurissent à nouveau et sont dans de nombreux cas alarmistes et fantaisistes… L’une d’elles craignant même une invasion française par un tunnel sous la manche qu’ils auraient creusé… Thématique déjà à la mode sous Napoléon…

Bibliographie:

-Owen Morgan (Kenneth), “The Boer War and the Media (1899–1902)”, Oxford, 2002.

-Pakenham (Thomas), The Boer War , Abacus, Londres, 1992, 656 p.

-Villebois-Mareuil a écrit sur la période, ainsi que l’un de ses subordonnées, Etchegoyen: Carnet de campagne du colonel de Villebois-Mareuil  et Dix mois de campagne chez les Boers.  On peut les lire sur Gallica:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k499411.r=guerre+des+boers.langFR

Complément d’information sur la période:

L’apparition du camp de concentration (1896-1905).

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Une Réponse

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