Musée du Risorgimento de Milan
La visite et la muséographie
Voici un album du très riche musée du Risorgimento à Milan :
http://www.museodelrisorgimento.mi.it/
Gratuit, construit selon une progression chronologique classique et bien faite, avec une muséographie efficace, il revient sur une période fondamentale de l’histoire de l’Italie : sa longue marche vers l’unité. On appréciera la vision large, faisant intervenir de nombreux acteurs de cette époque, ainsi que les salles centrées sur Milan et, de manière globale, la richesse des objets montrés. De plus, le parcours commence aux prémices de l’unité, dans les années 1780-90, ce qui est une très bonne chose. Le grand rôle de la France est souligné, de manière neutre, sans parti pris, ce qu’on demande à tout musée un tant soi peu sérieux. On regrettera juste que les dernières annexions en 1918-19 n’aient pas été évoquées, et que les collections exposées soient surtout concentrées sur les principaux pays (Royaume de Piémont-Sardaigne, France, Autriche-Hongrie). Plus d’objets de Naples ou des grands duchés de l’Italie centrale auraient été intéressants.
Lire la Suite →Les fortifications de Saint-Malo : les remparts de la ville
Dernier volet sur les fortifications de la cité Corsaire, avant peut-être d’autres reportages sur place : les remparts de la ville en elle-même. Aujourd’hui plus étendue, avec l’annexion de communes limitrophes comme Saint-Servan ou Paramé, elle se limitait au périmètre protégé par l’enceinte aux XVIIe et XVIIIe siècles, ce qu’on nomme de nos jours l’intra-muros. Cette étendue se voit très bien sur la carte de Cassini, où vous retrouverez d’ailleurs les autres forts déjà décrits :
https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/carte-de-cassini
Si la ville était déjà protégée au Moyen-Age, les remparts actuels ont été construits après l’incendie de 1661, avant d’être agrandis au XVIIIe siècle par un élève de Vauban, l’ingénieur Garangeau. On verra quand même des restes des constructions médiévales autour de l’hôtel de Ville, ce qu’on appelle le Château de Saint-Malo, bien qu’il ait été encore modifié après cette époque. Le circuit des remparts est accessible, gratuit et permet de faire le tour de la ville de manière très intéressante. On pourra observer les forts présentés précédemment depuis la cité malouine elle-même.
Photos de l’auteur, 28-30 juillet 2021
Lire la Suite →Conférence le 26 mars à Leffrinckoucke : Séré de Rivières et son œuvre
J’ai le plaisir d’annoncer que je donnerai une conférence de vulgarisation le 26 mars prochain au fort des Dunes de Leffrinckoucke, en partenariat avec la commune et l’association des espaces fortifiés des Hauts-de-France. Elle aura pour thème le peu connu général Séré de Rivières et son œuvre majeure de fortification après la défaite de 1870-71. J’aborderai également le devenir de ses forts ainsi que leur puissante dimension mémorielle, notamment dans les lieux mêmes où cet événement se déroulera.
D’une durée approximative d’une heure, avec projection de documents d’époque et de photos d’ouvrages dont je parlerai, cette conférence sera suivie d’un temps d’échange avec le public et d’une dégustation de thé. Je conseille par ailleurs à ceux qui sont intéressés la visite du fort en lui-même, des lieux des combats de 1940 et du musée consacré à l’opération Dynamo, à Dunkerque. D’ici là, on retrouvera quelques photos et articles sur ce site.


Les fortifications de Saint-Malo : le fort du Petit Bé
Poursuivons la découverte des fortifications de Saint-Malo avec le fort du Petit Bé. Beaucoup plus loin des remparts (700 mètres) que le fort National présenté la dernière fois, il est en limite de marée basse et accessible à pied sec pendant un très court moment dans la journée. Ce fort a été construit à la même époque que les autres, à savoir le règne de Louis XIV, et sous la direction du fameux Vauban pour protéger Saint-Malo d’attaques maritimes ennemies, surtout britanniques. Construit en granit, il pouvait abriter 160 hommes et une vingtaine de pièces d’artillerie sur la plate-forme de tir.
Lire la Suite →Les fortifications de Saint-Malo : le fort National
Un fort pour défendre la cité corsaire
Accessible à marée basse et ouvert à la visite, le fort National, ancien fort royal, a été construit à partir de 1689 pour défendre la cité corsaire de Saint-Malo, sur les plans du fameux Vauban. Il fait partie d’un ensemble de plusieurs forts, dont certains sont situés sur des îles beaucoup plus lointaines de la côte, et est contemporain des remparts de la ville même, que je présenterai au fur et à mesure. D’environ 4000 m2, il a été remanié aux XVIIIe et XIXe siècles, avant d’être déclassé en 1869 seulement.
Lire la Suite →Site en pause jusqu’à mon dépôt de manuscrit
Bonjour à tous,
Une courte annonce pour annoncer une pause du site jusqu’à mon dépôt de manuscrit de thèse d’ici fin avril. Je souhaite y consacrer tout le temps disponible et me concentrer sur l’achèvement de ce travail débuté en 2013. D’ici là, portez-vous bien en ces temps difficiles.
Bien à vous,
Jean-Baptiste Murez
Exposition « Comme en 40 » aux Invalides
Ma critique
Comme en 40 est une nouvelle exposition temporaire au musée de l’Armée à Paris. Courant jusqu’au 10 janvier, elle propose de revenir sur l’année 1940, de la fin de la Drôle de Guerre aux premiers combats de la France libre, en passant par les débuts de l’occupation et du régime de Vichy. Le parcours est très chronologique, même si certains espaces plus thématiques permettent de revenir sur plusieurs aspects, comme l’exode des populations fuyant devant les armées allemandes.
Commémoration annuelle des combats de Sidi-Brahim (Vincennes)
Tous les ans, les chasseurs commémorent les combats de Sidi-Brahim (1845). Leur comportement exemplaire au feu durant cet affrontement en fait un événement fondateur pour ces unités créées quelques années plus tôt seulement (1840) à Vincennes. Si le terme et des unités ont existé avant cette date dans l’infanterie et la cavalerie, c’est bien le roi Louis-Philippe qui met sur pied les dix premiers bataillons de chasseurs. Depuis, les unités se sont étoffées, des chasseurs alpins sont apparus (très présents cette année), mais les traditions demeurent. Comme chaque bataillon a un fanion, les chasseurs ont un unique drapeau, qui va d’unité en unité au fil des ans. Cette cérémonie est aussi l’occasion d’une passation officielle de bataillon en bataillon, et de remise de décorations. L’événement est unique, à coupler avec une visite du château et de la ville, lieux d’histoire et de mémoire.
La révolution belge de 1830: I) Le contexte
Largement méconnue par ses voisins français, l’histoire de la Belgique est également saturée de clichés auprès du grand public. Ce pays n’aurait pas d’histoire, serait une construction artificielle, serait voué à disparaître, mais également incompréhensible etc. N’y voyons pas de la malveillance, bien qu’une forme de condescendance puisse exister de la part de certains Français, mais plutôt un mélange de méconnaissance (que des programmes scolaires évoquant très peu ce pays n’aident pas à combler (1) ), et de facilité qu’il y a à se reposer sur des poncifs rassurants.
Charles fort (Kinsale): un fort « à la Vauban » dans le sud de l’Irlande
Un fort en étoile lié à l’histoire irlandaise
Bâti dans les années 1670, Charles Fort se trouve près de la ville de Kinsale, important port du sud de l’Irlande. D’inspiration clairement française, il reprend la forme en étoile du bien connu Vauban. Destiné à protéger l’entrée du port, là où la rivière Bandon se jette dans la mer, il est bâti pour ce faire à un emplacement stratégique, en face d’un ouvrage plus ancien, James fort. La crainte des Britanniques de débarquements espagnols, puis français traverse toute l’époque moderne et explique cet effort de fortification. D’ailleurs, les Espagnols débarquèrent bel et bien à Kinsale en 1601-1602 pour soutenir les Irlandais révoltés.