L’expédition d’Espagne de 1823: I) Introduction

Remarques générales 

Des lieux de Paris (Trocadéro) dont l’origine du nom a été oubliée et de belles pages chez Chateaubriand dans ses Mémoires d’outre-tombe… Voilà à peu près tout ce qui reste dans la mémoire collective de l’expédition d’Espagne de 1823. Menée pour rétablir le pouvoir autoritaire d’un roi peu populaire, contre la volonté d’une bonne partie de ses sujets, à la fin du règne d’un souverain lui aussi mal connu (Louis XVIII) et à la santé déjà bien mauvaise, elle n’a pas forcément bonne presse d’ailleurs.

On va toutefois voir qu’au-delà des considérations politiques de l’époque, elle représente pourtant un certain retour de la France sur la scène internationale après le désastreux (pour elle) congrès de Vienne qui clôt les guerres napoléoniennes. Elle représente aussi une victoire des troupes françaises dans la péninsule ibérique, seulement quelques années après l’épisode napoléonien, qui ne fut pas, au final, un succès et se caractérisa par de très grandes violences des deux côtés. Enfin, elle permet de comprendre un peu mieux l’Europe du XIXe siècle, déjà marquée, dans ces années 1820, par de nombreux troubles révolutionnaires.

Le roi Ferdinand VII d’Espagne, peint par Goya en 1814. Image dans le domaine public et hébergée sur wikipédia.

Le contexte politico-diplomatique 

En 1823, la diplomatie européenne a les yeux tournés vers l’Espagne dont le roi, Ferdinand VII est confronté à de très grandes difficultés. Réclamé à cor et à cri par une bonne partie de la population espagnole lors de l’occupation française du pays, il avait pu se rasseoir sur le trône de ses ancêtres après la défaite des troupes de Napoléon en 1813-1814. Toutefois, il mécontenta rapidement toute une frange de l’opinion en gouvernant de manière absolutiste, malgré une constitution datant de 1812. Forcé d’accepter des concessions après un coup d’Etat en 1820, il avait tenté à nouveau de rétablir son pouvoir absolu deux ans plus tard, sans réel succès. 

Le résultat de ces politiques assez désastreuses fut clair: en 1822, l’Espagne était déchirée par une vraie guerre civile, entre partisans de l’absolutisme et ceux d’une libéralisation du régime. Or, Ferdinand, bien décidé à garder la plénitude de ses prérogatives royales, appela les autres monarques européens à l’aide et notamment ceux de la Sainte-Alliance. Celle-ci était une alliance emmenée par le tsar de Russie et avait été créé en 1815 pour faciliter la lutte contre la résurgence de mouvements révolutionnaires en Europe. Aux côtés d’Alexandre Ier, se groupaient notamment l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse, en pleine vague néo-absolutiste et redoutant un nouveau 1789.

Toutefois, ces pays, déjà occupés à lutter sur d’autres théâtres d’opération comme l’Italie, où la conscience nationale était en plein éveil et développement, et ne partageant par une frontière commune avec l’Espagne semblaient incapables d’intervenir en faveur de Ferdinand. Restait donc la France de la Restauration, pourtant écartée de beaucoup de décisions internationales depuis 1815, même si de talentueux diplomates comme Talleyrand œuvraient à faire cesser cet état de fait. 

Bibliographie consultée (qui n’a donc pas pour but d’être exhaustive):

On trouvera l’essentiel des informations dans deux très belles biographies consacrées à Louis XVIII et Louis-Philippe, attendant alors son heure:

-ANTONETTI (Guy), Louis-Philippe, Paris, Fayard, 1994, 992 p.

-LEVER (Evelyne), Louis XVIII, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », 2012, 608 p.

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