Les armes du soldat français en 1940: les mortiers.

Arme ancienne utilisée dans les sièges, le mortier connaît un regain d’intérêt certain durant la Première Guerre mondiale, où son tir courbe le rend très efficace dans un combat à courte distance et longtemps dominé par l’environnement de la guerre de position. Ils remplacent même l’artillerie de tranchée (crapouillots, lance-mines…) en 1918. Ils perdurent après cette date, accompagnant les hommes au plus près du combat pour les soutenir dans leur avance ou leur défense. La France en possède trois bons modèles en 1940. Utilisés dans l’infanterie et la cavalerie, ils permettent un tir d’appui proche et efficace, l’arme envoyant en fait des grenades lors d’un tir en cloche. Si l’angle de tir est parfois le même, les servants peuvent toutefois agir sur la portée.

Le lance-grenade de 50 mm et le mortier de 60 mm: 

Ces deux premières armes permettent un soutien direct en attaque comme en défense. En effet, les mortiers utilisés en campagne sont des armes collectives légères et rapides à mettre en place. Le premier date donc de 1937. Fabriqué par la MAC (Manufacture d’armes de Châtellerault), il envoie des grenades de 50 mm à 450 mètres environ. Il ne fait que 33 cm de haut pour 3.6 kilos, et peut tirer 20 coups à la minute. C’est pourquoi il est destiné à remplacer les tromblons VB des lebels au niveau de la section (voir article sur les fusils les plus anciens). Inutile de dire qu’un tir bien ajusté peut produire des ravages sur de l’infanterie ennemie. Hélas, seuls 20.000 exemplaires sont disponibles au moment de l’armistice, la munition ayant été difficile à mettre au point. 

Le lance-grenade MAC 37 de 50mm. Crédit photo: Musée de l’infanterie.

Si la section doit majoritairement se contenter du tromblon VB (voir plus haut), la compagnie (une centaine d’hommes, dirigée par un capitaine), reçoit heureusement « l’aide » de l’excellent mortier de 60 mm modèle 1935 mis au point par Brandt. Il fait cette fois 18 kilos et est transporté  à dos d’hommes, décomposé en trois, ou sur une voiturette, les projectiles suivant dans des caisses de six coups. Ayant une portée d’un kilomètre, pour une cadence de tir de 20 coups à la minute, il est une excellente arme, précise et puissante, disponible à raison d’une par compagnie. C’est en fait une version allégée du modèle présenté ci-après.

Un Brandt 27/31 de 81 mm en batterie en 39-40.

Le mortier Brandt de 81mm:

Enfin, le plus lourd des mortiers utilisés en accompagnement direct des troupes est le 81 mm Brandt modèle 1927/31. C’est un dérivé du modèle britannique Strokes de 1918 (qu’on peut encore apercevoir en 1940, notamment dans les Alpes) et il rend de grands services au niveau du bataillon cette fois (plusieurs compagnies, dirigé par un commandant), où il est présent en double. Restant léger pour un mortier (58 kilos), il est transporté en voiturettes et peut même être partagé en trois fardeaux de 20 kilos à dos d’homme, sur de courtes distance. L‘arme a une portée de 2 kilomètres et sa puissante munition peut efficacement pulvériser des nids de résistance, ou fournir un écran de fumée protecteur grâce à ses munitions fumigènes. Les projectiles pèsent trois kilos chacun et sont transportés en caisses de cinq (infanterie) et trois coups (cavalerie). Tous les modèles cités ont de nombreux accessoires.

Au final les mortiers utilisés par la France sont bons, récents, puissants et souvent copiés (surtout le 81 mm mle 27/31). Seul le lance-grenade de 50 mm est trop peu disponible et oblige à utiliser les anciennes grenades à fusil de la Première Guerre mondiale. 

Bibliographie:

-BELLEC (Olivier), 1940. Le soldat français, t.2, Equipement-Armement-Matériels, Paris, Histoire et Collections, 2010, 144 p.

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