L’épopée de Sigurd Jorsalfar (1107-1111)

Après être revenu sur l’Antiquité, je vais là un peu agrémenter la partie médiévale du site, décidément bien vide ! L’objet de la communication d’aujourd’hui est donc un bref résumé de l’équipée d’un souverain pour le moins voyageur: Sigurd Ier de Norvège dit Jorsalfar (le pèlerin de Jérusalem). Il est l’un de ces nombreux scandinaves qui, à l’époque, se déversèrent sur une grande partie de l’Europe: Normandie, Sicile, garde varègue des empereurs byzantins, Urkaine et Russie actuelles…

Départ pour la croisade:

Nous sommes donc en Norvège, en 1107 et le roi Sigurd, descendant de Harald, le vaincu de Hastings en 1066, décide de partir pour la croisade. C’est à la fois « dans l’air du temps » (la première croisade s’est emparée de Jérusalem en 1099 et a installé des Etats latins en Orient) et n’est aussi qu’un nouvel avatar des déploiements de l’âme scandinave de l’époque.

Il part donc avec soixante navires garnis d’hommes: direction la terre sainte… Sans aucun de nos raffinements technologiques actuels bien entendu. Néanmoins son voyage se déroule bien: il est bien accueilli par le fils de Guillaume le conquérant en Angleterre, louvoie le long des côtes françaises, non sans se perdre en razzias en Galice et au Portugal… Il défait même plusieurs fois les forces des Almoravides, peuplade d’origine berbère qui mène alors la barque des puissances musulmanes en Méditerranée occidentale. 

La Sicile et la Palestine:

Toutes ces péripéties durent plusieurs mois et il atteint la Sicile à la fin de l’année 1108, où il passe l’hiver, hôte des Normands maîtres de l’île. Reprenant son périple, il ne rejoint finalement son but qu’en touchant terre à Saint-Jean-d’Acre à l’été 1110, soit deux années après son départ de Norvège ! 

Là, le roi Baudouin Ier, qui dirige le plus grand des états croisés, le royaume de Jérusalem, le prend à son service et lui fait visiter la ville sainte des trois grandes religions monothéistes. Le manque d’hommes est chronique durant l’histoire de ces entités politiques et l’arrivée de ces renforts fait sensation. Les Norvégiens l’aident donc à achever la conquête de la zone, prenant notamment part avec succès au siège de Sidon (par voie de mer). Malgré tout, ils ne restent pas longtemps: ils étaient venus accomplir un pèlerinage et, au passage, remplir leurs coffres.

Ils repartent donc, couverts de présents, et rentrent en Scandinavie, non sans avoir fait escale à Constantinople, en Allemagne et au Danemark, répandant les récits de leur épopée aux allures romanesques mais qui est pourtant historique. A son retour, le roi est célébré comme un héros et poursuit son règne.

Le souvenir de cet épisode peu connu en dehors de l’Europe du nord s’est perpétué jusqu’à nos jours. Ainsi, le grand compositeur Edvard Grieg s’en inspira pour composer une suite pour orchestre dont la Marche est restée célèbre. La voici en entier :

Bibliographie:

-AUBE (Pierre), Les empires normands d’Orient, Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2006, 344 p.

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