La poursuite des vaincus et leur arrestation
Nous avions terminé en parlant des colonnes de révolutionnaires en pleine fuite, après l’utilisation judicieuse de la pièce d’artillerie contre elles. Or, j’avais dit qu’une vraie débandade avait suivi ces tirs. De plus, c’est à cet instant précis que les renforts des réguliers arrivent: les fuyards sont poursuivis non seulement par des fantassins, mais aussi des cavaliers du 2e Chasseurs à cheval. En quelques dizaines de minutes, 80 personnes sont rattrapées et capturées, mais la proximité du territoire français ne permet pas d’aller plus loin.
Si des tirs sporadiques continuent encore toute la matinée, c’est bel et bien une « invasion » complètement ratée: un seul régulier belge est mort et quelques autres blessés, contre 29 tués et une cinquantaine de blessés chez leurs adversaires. L’expédition de Quiévrain, elle, on l’a vu, n’a même pas pu passer à l’acte.

La une du « Propagateur » du 1er avril 1848, parlant des évènements. A retrouver ici: http://www.historischekranten.be/issue/PRP/1848-04-01/edition/null/page/1
Les conséquences
Vont au-delà d’une simple escarmouche car on a vu que le gouvernement français a soutenu plus ou moins officiellement un mouvement qui, si les circonstances avaient été différentes, notamment la colonne arrêtée à la gare, aurait pu dégénérer affirme Georges-Henri Dumont (cf. bibliographie).
Malgré cela, la Belgique reste modérée et ne veut pas envenimer ses relations avec Paris… D’autant plus que la jeune République est en pleine période de troubles révolutionnaires, qui ne vont s’achever qu’avec les journées de juin (nous sommes en mars). Il reste que le département du Nord est agité pendant de longues semaines: on y crie « A bas les Belges! » et des violences contre eux y éclatent. Enfin, que les diplomates des deux pays vivent des moments difficiles durant ces quelques mois de tension.
Si la Belgique survit donc à cette Révolution de 1848, Napoléon III nourrit encore l’espoir de la ramener dans le giron français et d’obtenir la rive gauche du Rhin, comme le montre également sa tentative avortée d’acheter le Luxembourg au roi des Pays-Bas en 1867. Pourtant, contre vent et marrées, l’indépendance du royaume s’est maintenue jusqu’à nos jours, malgré les invasions des deux guerres mondiales.
Bibliographie utilisée (qui n’a pas pour but d’être exhaustive):
-DUMONT (Georges-Henri), Le miracle belge de 1848, Bruxelles, Le Cri, 2005, 226 p.
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